Ses dates de vie coïncident avec les grandes années de l’art moderne auxquelles il est tout à fait légitime de l’associer. Neveu du Ziniar Émile Didier (1890-1965), l’influence de cet oncle avant-gardiste se ressent dans une première période aux tons sourds et aux contours cernés de noir.
Fidèle au Salon du Sud-Est, dans lequel il exposera quasiment chaque année entre 1937 et 1981, il montra également ses œuvres à Paris, au début des années 1950, au sein de l’incontournable Salon des Indépendants, dans la section dédiée aux expressionnistes.
A partir des années 1960, sa palette, comme sa touche évoluent. De tonalités vives et franches, son style devient plus nuancé et son coup de pinceau moins lisse, plus en matière, par petites touches dans un geste qui n’est pas sans rappeler celui des Sanzistes et de Jacques Truphémus.
Ses sujets sont variés avec une prédilection pour les paysages, ceux des environs de Saint-Germain-sur-l’Arbresle près de Bully où il possédait une magnifique propriété, entre Monts du Lyonnais et Beaujolais, ceux de Saint-Mandrier et du Var, lieu de villégiature privilégié, sans oublier la Normandie et même la Grèce, destination d’un voyage marquant au milieu des années 1970.
La quiétude d’une fin de vie heureuse se lit dans ses toiles sereines, bouquets, intérieurs, fenêtres…
Marcel Saint-Jean, peintre libre, ne s’est jamais lié à un mouvement d’artistes, ce qui ne l’a pas empêché de voir ses tableaux fréquemment exposés et de connaître un grand succès public.