"Femme sur la terrasse"
Huile sur toile signée en bas à droite
101 x 81 cms
Dans une caisse américaine
Pièces au dos
Née en Pologne, dans une famille juive orthodoxe, Lutka Pink (Pinkasowicz de son vrai nom) fait ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie.
Très tôt, elle sait qu’elle ne désire qu’une seule chose : peindre. Elle obtient le plein soutien de son père lorsqu’une bourse d’étude du gouvernement de Pologne lui permet de venir à Paris en 1938. Durant cette année, elle rencontre ses maîtres Vuillard et Bonnard. Vuillard lui fait obtenir une bourse d’encouragement du gouvernement français et c’est donc à l’aube de l’impressionnisme qu’elle vient consolider son apprentissage de la peinture.
Toute à la joie de sons installation à Paris, elle ne se doute pas qu’à la déclaration de guerre en 1939, elle ne reverra plus les siens. Elle se réfugie alors en Auvergne puis à Aix-en-Provence.
De retour dans le Paris de l’après-guerre, en 1946, entre l’ébullition de Saint-Germain-des-Près et les amitiés de Montparnasse, elle suit à sa manière tous les conflits et bouleversements artistiques et intellectuels.
Lutka Pink a toujours pensé que l’artiste doit être le « témoin du monde dans lequel il vit », et l’évolution de sa peinture au cours de ces 60 années en sont un bel écho.
C’est à cette période qu’elle rencontre Picasso et entame une période de passage dans sa peinture. Ce dernier qui lui présente Braque, Chagall et Max Ernst, ses premiers acheteurs, la confortera dans ses nouvelles recherches et c’est alors qu’elle élabore le principe d’une peinture abstraite. Ainsi, l’année 1950 marque le tournant décisif de sa carrière picturale : le rectangle de la toile est inondé de tâches multicolores réparties en « constellations », brillant de mille feux en forme d’étoiles, comètes, segments de cercles, petits carrés, étranges nénuphars phosphorescents, points brillants, virgules entrelacées et mouvantes…
Depuis les années 60 au gré de ses allers-retours entre Paris et New York, Lutka Pink est parvenue à une synthèse de ses recherches et réalise le jeu de couleur et le contraste des formes d’u seul coup. Loin des aspects anecdotiques de la peinture figurative de ses débuts, ses toiles sont devenues celles qui restent aujourd’hui : des jardins féeriques, des paysages composés de milliers de couleurs vives et vibrantes, intuitions subtiles du vivant, évoquant la mélancolie, et la sérénité de la maîtrise d’elle-même.
A la fin de sa vie, son vœu le plus cher était de s’installer en Israël, et depuis le 30 Mars 1998, elle repose au Mont des Oliviers à Jérusalem.