Nature Morte avec Gibier
Huile sur toile, cm 83 x 101
Avec cadre, cm 94x113
Le type de nature morte ayant comme sujets des animaux de chasse tire ses origines d’un autre type de peinture, à savoir celle des scènes de chasse. La chasse était un exercice pratiqué exclusivement par les milieux aristocratiques qui considéraient l’art de la chasse comme un véritable "otium" ainsi que l’occasion d’entretenir des rencontres mondaines et un exercice éducatif pour les jeunes des classes les plus nobles. Avec les peintres Antonio Tempesta (1555-1630) et Giovanni Stradano (1523-1605) depuis la fin du XVIe siècle, il a une forte suite à la peinture de scènes de chasse (à la neuvième place dans le classement des genres peints par Giustiniani) D’où la peinture de natures mortes d’animaux et de gibiers depuis les années 1840.
Le succès de ce type d’œuvres, où la représentation objective d’animaux ne découle pas d’une intention scientifique ou taxonomique mais de pure création artistique, est dû à la confrontation constante qui a lieu à Rome entre artistes italiens et flamands, Johannes Hermans est également connu sous le nom de Monsù Aurora, né à Anvers en 1630 mais dont l’activité à Rome est connue.
Il fut un artiste très estimé par des collectionneurs importants comme les Colonna, les Corsini, les Impériaux et surtout les Pamphili. En particulier, un document atteste qu’en 1657 Camillo Pamphili commande trente-huit tableaux représentant des natures mortes d’animaux, des gibiers et des scènes de chasse à Monsù Aurora, Certaines d’entre elles sont encore admirables aujourd’hui à la Galerie Doria Pamphilj comme par exemple : Les Perdrix, les Bouvreuils, Canards Sauvages ; Canards Assaillis par Chiens, Aménagement luxueux avec vol de bonbons, Gibier et Oiseaux dans les sous-bois.
La nature morte avec gibier analysée ici expose des oiseaux morts (on identifie d’une part principalement des cailles et des canards, d’autre part des poules et des hirondelles) posés directement sur la table et dans des paniers en osier, représentés avec une extrême objectivité et froideur. On notera en ce sens la disposition des corps sans vie déversés et le cou abandonné sur le bord de la table et l’exaltation par la trame picturale de leur plumage. les deux toiles révèlent comment d’autres œuvres de ce genre et du même artiste, subissent les influences dérivées de Jan Fyt, Pieter Boel et Monsù Nicasio.
L’objet est en bon état de conservation