Une artiste pionnière oubliée. Disparue centenaire en 2001, l’artiste peintre Juliette Deshayes aura vécu l’intégralité du XXème siècle !
Née à Pontoise dans l’ancienne Seine-et-Oise en 1900, Juliette Deshayes est une créatrice précoce, puisqu’elle expose dès 1925 au fameux Salon des Indépendants, institution à laquelle elle sera très fidèle, présentant régulièrement son travail, jusqu’en 1950.
Elève de l’académie de André Lhote, la jeune femme dessine dans le même temps, à l’instar de Sonia Delaunay, des motifs pour les tissus de robes “Haute Couture”, en particulier pour les créations modernistes de Maggy Rouff.
Son succès allant grandissant, elle accroche ses toiles aux cimaises des galeries les plus en vue de Paris, des Beaux-Arts, Drouant, Louis Carré, Barreiro… De nombreux critiques, de Louis Vauxcelles à André Warnod, s’enthousiasment sur ce jeune talent féminin.
L’ État fait l’acquisition de “Coin de Paris” en 1926 et la ville de Paris n’est pas en reste en jetant son dévolu sur Paris, “les quais” en 1937.
L’année 1934 marque un tournant décisif avec son installation à Mirmande dans la Drôme, motivée par l’amitié profonde qui l’unit au couple composé par Simone et André Lhote. André Lhote (1885-1962), théoricien du cubisme, fréquente le village drômois depuis 1926, et a pris l’habitude de faire venir ses élèves l’été pour étudier le paysage.
Cette « Académie aux champs » comme Lhote la qualifiait, contribuera à la renaissance de ce magnifique village alors quasiment à l’abandon, des artistes de tous horizons venant s’y installer dans une quête de retour aux sources.
La proximité de Lhote sera capitale pour Juliette Deshayes, qui va peu à peu délaisser sa peinture urbaine, solidement charpentée pour de grandes et délicates aquarelles, aux savantes composition et aux délicates mises en couleur.
Cette artiste pionnière, fort injustement oubliée du fait de son attachement provincial, mérite une reconnaissance tant des institutions que des collectionneurs.
Sources et biographie : Damien Voutay - Expert