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Voici une magnifique paire de cassolettes d’épqoue Directoire de la fin du XVIIIe siècle, délicieusement travaillées en bronze doré et en marbre vert, attribuées à Jean-Baptiste Héricourt. Conçues vers 1793, ces pièces ont d’abord été créées pour le tsar Paul Ier de Russie. Historiquement attribuées à Pierre-Philippe Thomire, les recherches récentes de Jean-Dominique Augarde ont réattribué ces œuvres à Héricourt, contemporain de Thomire et membre de l’élite des bronziers aux côtés de Galle et Ravrio.
Les cassolettes, ou brûles parfums, sont façonnées en forme de vases Médicis. Les corps comportent un bas-relief représentant une scène de Bacchanales avec des bacchantes – femmes drapées à l’antique – et des putti, dansant avec des guirlandes. Chaque cassolette présente un bord godronné et des poignées à volutes, surmontées de couvercles amovibles ornés de feuillages, d’un décor ajouré et d’un fleuron en forme de pomme de pin. Elles reposent sur des piédestals godronnés et des bases carrées en marbre vert, décorées de masques de Mercure sur trois côtés, d’un bord en feuille de laurier et de pieds en chignon.
Réputées pour leur popularité et leur qualité de fabrication, ces cassolettes figurent parmi les objets les plus célèbres et les plus recherchés à partir de 1795. Parfois, elles sont associées à des pendules en forme de vase de conception similaire. Notamment, le 26 mai 1799, le marchand parisien Jean Mazeau a livré au moins un ensemble de ce type au service du tsar Paul Ier au château Saint-Michel de Saint-Pétersbourg. Une paire de George IV d’Angleterre se trouve au château de Windsor (voir l’esquisse sur la dernière photo), tandis qu’une autre paire de Charles IV et Marie-Louise d’Espagne est conservée au palais royal de Madrid. En outre, une paire se trouve dans la salle des pilastres du palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg.
Ces cassolettes illustrent la transition stylistique vers la fin du XVIIIe siècle. L’art du bronze doré atteint son apogée à cette époque, avec une créativité exceptionnelle dans les formes, la fonte, la ciselure et la dorure. La période du Directoire a été marquée par une évolution stylistique rapide, qui a donné naissance à des œuvres d’une élégance et d’un luxe remarquables.
Cette importante paire de cassolettes est en excellent état, avec une dorure au mercure bien conservée.
Origine : Paris, époque Directoire vers 1795-1799.
Dimensions : 45 cm de haut, 16 cm de diamètre.
Jean-Baptiste Héricourt (1756-1849)
Jean-Baptiste Héricourt, contemporain de Pierre-Philippe Thomire, est le fils d’un meunier de Charenton qui s’est illustré dans l’art du bronze. S’établissant comme “sculpteur graveur en bronze” en 1791, Héricourt orne de ses créations exquises les résidences les plus prestigieuses d’Europe. Sa réputation de maître des bronzes d’ameublement se consolide pendant la période du Directoire, et il reste actif jusqu’en 1829, résidant à l’angle de la rue Neuve Orléans et du Faubourg Saint-Martin.
L’œuvre d’Héricourt est réputée pour sa qualité exceptionnelle et plusieurs de ses modèles sont devenus des classiques. En 1806, il est choisi par les autorités du département de la Seine pour représenter l’art du bronze doré à la 4e Exposition des produits de l’industrie française, aux côtés de personnalités telles que Thomire & Cie, Duport Père et Fils, Claude Galle, André-Antoine Ravrio. Sa participation lui a valu une mention honorable, ce qui témoigne de son habileté et de la prospérité de son atelier à l’époque.
Les créations d’Héricourt sont distribuées par l’intermédiaire de collègues et d’entreprises de renom, notamment Denière & Matelin, Claude Galle, Lucien-François Feuchère, Pierre-Victor Ledure et Antoine-André Ravrio, ainsi que par divers horlogers, tapissiers et marchands. Son travail a contribué de manière significative à l’ornementation des palais et des grandes demeures à travers la France et l’Europe. Ses pièces ont notamment orné l’hôtel parisien de la princesse Pauline, sœur de Napoléon Ier, soulignant la haute estime dans laquelle son art était tenu.
Littérature
- Jean Dominique Augarde, “Une nouvelle vision du bronze et des bronziers sous le Directoire et l’Empire”, L’Estampille l’Objet d’Art, n°398, janvier 2005, p. 62-85.
- Jean Dominique Augarde, “Jean-Baptiste Héricourt. Un bronzier à l’épreuve du temps”, L’Estampille l’Objet d’Art, n°584, décembre 2021, p. 64-77.
- Jean-Dominique Augarde, “Voyage à travers les horloges – Les chefs-d’œuvre de la collection Parnassia”, Dijon, 2022, Vol. I p.288-291.
- Archive “Royal Collection Trust”.