Études de la tête d'un bébé,
signé en bas à droite
Crayon sur papier
18,5 x 29,5 cm
En bon état, quelques taches en bas à droite
Encadré : 34 x 45 cm
Cette étude de la tête d'un bébé ou d'un très jeune enfant est particulièrement touchante. D'abord pour son sujet, bien sûr, mais surtout parce qu'elle nous permet de voir l'artiste à l'œuvre, saisissant son modèle sur le vif et sous différents angles. Finalement, il a estimé que cette étude était une œuvre d'art en soi et l'a signée pour en faire une œuvre artistique à part entière.
Elle présente toutes les caractéristiques stylistiques de l'art très reconnaissable d'Eugène Carrière
Eugène Anatole Carrière (16 janvier 1849 - 27 mars 1906) est un artiste symboliste français de la période fin-de-siècle. Les peintures de Carrière sont surtout connues pour leur palette brune presque monochrome et leur qualité éthérée et onirique. Il était un ami proche d'Auguste Rodin et son travail a probablement influencé la période bleue de Pablo Picasso. Il a également été associé à des écrivains tels que Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé et Charles Morice.
Huitième des neuf enfants d'un assureur, Carrière naît à Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et grandit à Strasbourg, où il reçoit une première formation artistique à l'École municipale de dessin dans le cadre de son apprentissage de la lithographie commerciale. En 1868, alors qu'il est brièvement employé comme lithographe, il visite Paris et est tellement inspiré par les peintures de Pierre Paul Rubens au Louvre qu'il décide de devenir artiste. Ses études auprès d'Alexandre Cabanel à l'École des beaux-arts sont interrompues par la guerre franco-prussienne, au cours de laquelle il est fait prisonnier. En 1872, il travaille dans l'atelier de Jules Chéret. En 1878, il participe pour la première fois au Salon, mais son travail passe inaperçu. L'année suivante, il met fin à ses études chez Cabanel, épouse Sophie Desmonceaux (avec qui il aura sept enfants) et s'installe brièvement à Londres où il voit et admire les œuvres de J.M.W. Turner. Le succès lui échappe pendant plusieurs années après son retour à Paris et il est contraint de trouver des emplois occasionnels, généralement chez des imprimeurs, pour subvenir aux besoins de sa famille qui s'agrandit. Entre 1880 et 1885, son frère Ernest (1858-1908), céramiste, lui trouve un emploi à temps partiel à la manufacture de porcelaine de Sèvres. C'est là qu'il rencontre Auguste Rodin, qui devient et reste un ami très proche.
Huitième des neuf enfants d'un assureur, Carrière naît à Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et grandit à Strasbourg, où il reçoit une première formation artistique à l'École municipale de dessin dans le cadre de son apprentissage de la lithographie commerciale. En 1868, alors qu'il est brièvement employé comme lithographe, il visite Paris et est tellement inspiré par les peintures de Pierre Paul Rubens au Louvre qu'il décide de devenir artiste. Ses études auprès d'Alexandre Cabanel à l'École des beaux-arts sont interrompues par la guerre franco-prussienne, au cours de laquelle il est fait prisonnier. En 1872, il travaille dans l'atelier de Jules Chéret. En 1878, il participe pour la première fois au Salon, mais son travail passe inaperçu. L'année suivante, il met fin à ses études chez Cabanel, épouse Sophie Desmonceaux (avec qui il aura sept enfants) et s'installe brièvement à Londres où il voit et admire les œuvres de J.M.W. Turner. Le succès lui échappe pendant plusieurs années après son retour à Paris et il est contraint de trouver des emplois occasionnels, généralement chez des imprimeurs, pour subvenir aux besoins de sa famille qui s'agrandit. Entre 1880 et 1885, son frère Ernest (1858-1908), céramiste, lui trouve un emploi à temps partiel à la manufacture de porcelaine de Sèvres. C'est là qu'il rencontre Auguste Rodin, qui devient et reste un ami très proche.
Au Salon de 1884, l'un des tableaux de Carrière reçoit une mention honorable et l'influent critique d'art Roger Marx devient le défenseur de son œuvre. Par la suite, Carrière a trouvé des amis parmi la plupart des artistes, critiques, écrivains et collectionneurs importants de son époque. Il est membre fondateur de la Société Nationale des Beaux-Arts et du Salon d'Automne (dont il est nommé président d'honneur). Il a joué un rôle influent en tant que professeur d'art à l'Académie de La Palette et a également exposé avec la Libre Esthétique de Bruxelles (en 1894, 1896 et 1899), la Sécession de Munich (en 1896, 1899, 1905 et 1906) et la Sécession de Berlin en 1904, avec des œuvres telles que Sommeil (1890), le célèbre portrait de Paul Verlaine (1891, Luxembourg), Maternité (1892, Luxembourg), Christ en croix (1897), et Madame Ménard-Dorian (1906). Carrière meurt d'un cancer de la gorge en 1906. Le monde culturel parisien, de Georges Clemenceau aux jeunes artistes comme Francis Picabia, est présent à ses funérailles, où Rodin parle de ses « idées saisissantes, exprimées avec urgence et avec une clarté nouvelle, non atténuée par ses souffrances ». Les dernières paroles de Carrière, rapportées par ses enfants, furent : « Aimez-vous avec frénésie ». (« Aimez-vous avec frénésie ».)
La Société Nationale des Beaux-Arts et le Salon d'Automne en 1906, ainsi que l'Ecole Nationale des Beaux-Arts et la Libre Esthétique en 1907, ont organisé de grandes expositions rétrospectives de l'oeuvre de Carrière.
Carrière vouait une grande admiration à de nombreux maîtres anciens, mais dans ses premières œuvres, il était principalement influencé par son contemporain Jean-Jacques Henner. Il utilise de plus en plus une palette brune presque monochrome avec des touches occasionnelles d'autres couleurs et une technique picturale proche de celle de Henner. Au milieu des années 1880, son travail se caractérise par une atmosphère brune dense et brumeuse d'où émergent les images.
L'Enfant malade (1885 ; Paris, Musée d'Orsay) est un exemple du thème de la mère et de l'enfant que Carrière a souvent utilisé et qui est considéré comme caractéristique de son œuvre.
Carrière occupe une place importante dans le symbolisme fin-de-siècle, qui se développe dans les arts visuels à partir du milieu des années 1880.
La qualité de rêverie poétique qui imprègne son œuvre a particulièrement séduit les critiques symbolistes tels que Charles Morice et Jean Dolent, ce dernier décrivant l'art de Carrière comme une réalité ayant la magie du rêve. Carrière fréquente également le Café Voltaire et participe au théâtre symboliste, ce qui lui permet d'entrer dans le courant du symbolisme. En utilisant une palette tamisée, en adoucissant la mise au point et en enveloppant ses personnages dans une atmosphère épaisse et sombre, comme dans Maternité (v. 1889 ; Philadelphie, PA, Mus. A.), Carrière a atteint un sens raréfié de l'espace, de la lumière et de la couleur. Ses images éthérées ont une qualité d'immobilité omniprésente.
La forte croyance de Carrière en la fraternité essentielle de l'homme l'a conduit à considérer sa famille comme un microcosme de l'humanité. Bien que la plupart de ses tableaux représentent des membres de la famille ou des relations familiales, son intérêt pour l'universel plutôt que pour le spécifique se traduit généralement par des personnages sans grande individualité présentés dans un environnement sans forme. Il a également réalisé un certain nombre de portraits, notamment celui du poète Paul Verlaine (1890 ; Paris, Mus. d'Orsay) et du sculpteur Louis-Henri Devillez (1887).
Plusieurs de ses œuvres sont conservées au musée d'Orsay et au musée Rodin à Paris, à la Tate à Londres et au musée national de Serbie à Belgrade.