Aquamanile en bronze et en forme de Lion (grand modèle)

Produits essentiellement dans le nord de l’Europe, les aquamaniles sont utilisés pour le lavage des mains, dans un but profane ou liturgique.

Cet étrange objet nommé aquamanile (du latin aqua, « eau », et manus, « main ») était destiné à l’origine aux ablutions et se trouvait dans les sacristies. Les prêtres s’en servaient pour le lavement des mains avant et après l’office. Les artistes ont donné à cet objet liturgique des formes chimériques qui s’inspirent du répertoire symbolique religieux diffusé par l’Église catholique. La grande majorité des aquamaniles sont des créations fantasmatiques, où des êtres imaginaires portent une, ou plusieurs, têtes d’animaux – lion, chien, cheval – ou de sirène aux ailes d’oiseaux, mêlée parfois à des visages humains. Le modèle léonin (lion) connut un engouement particulier, car il représente les deux tiers de productions. Les êtres hybrides et chimériques répondaient à l’esprit fantasque de l’homme du Moyen Âge. On les voit sur différents types de support : les textiles (tapisseries, aumônières), l’enluminure, la sculpture et le vitrail.

Sur notre modèle, la queue de l’animal se recourbe pour former l’anse de l’aquamanile. Sur le sommet de la tête, se trouve une entrée à couvercle mobile dans lequel on versait l’eau.
Sous le poitrail, la sortie d’eau était munie d’un petit robinet. (aujourd’hui disparu)

De telles œuvres proviennent pour la plupart des pays septentrionaux et plus précisément d’Allemagne, de la région mosane et des Pays-Bas. L’apogée de la production d’aquamaniles se situe aux XIIe et XIIIe siècles et se termine à l’aube du XVe siècle. Bien que l’aquamanile soit originellement un objet liturgique, il fut aussi utilisé dans les demeures privées. 

Bibliographie. Von Falke et E. Meyer, Bronzegeräte des Mittelalters. vol. I. Romanische Leuchter und Gefässe Giessgefässe der Gotik, Berlin, 1935, pp. 115, 191, no. 508, fig. 464.

XIXe siècle. Très bel état ! Vendu avec certificat