Vivrel utilise une composition classique où les fruits sont disposés de manière harmonieuse et équilibrée sur la toile. La palette riche et variée comprend des teintes chaudes et vibrantes, avec des contrastes chromatiques entre les raisins blancs et noirs et les tons jaunes de la poire et les oranges éclatants de la mandarine.
La technique de l'artiste se distingue par l'utilisation habile des coups de pinceau pour créer des textures réalistes, avec des nuances délicates de blanc et de rose pour les raisins, et des textures denses pour la poire et la mandarine. La gestion de la lumière et des ombres capture la lumière de manière subtile mais efficace, ajoutant une profondeur tridimensionnelle. Les détails minutieux, comme les reflets sur les raisins et les nuances de couleur sur la mandarine pelée, montrent un engagement à la précision et au réalisme. L'œuvre évoque une atmosphère de tranquillité et de richesse naturelle, transformant une simple composition de fruits en une célébration vibrante de couleur, de lumière et de texture, témoignant du talent et de la maîtrise de Vivrel.
Signée en bas à gauche.
21 x 26 hors cadre
46 x 54 avec cadre
très beau cadre en bois massif et marie-louise en tissu damassé.
André-Léon Vivrel
Français (1886-1976)
C’est auprès de sa mère qu'André Vivrel prend ses premiers cours de peinture. Excellent peintre amateur, elle reconnaît vite le talent de son fils et l’encourage à acquérir une bonne éducation artistique. Il s’inscrit à l’académie Jullian, dans l'atelier de Paul-Albert Laurens. Il y apprend à la fois rigueur et goût pour la liberté. Il continue à développer ces qualités à l'Ecole des Arts décoratifs, où il suit l’enseignement de Marcel Baschet et de Henri Royer.
La guerre
Vivrel a vingt-huit ans lorsque la guerre éclate. Il a tout juste eu le temps de commencer sa carrière, en exposant au Salon des Artistes français en 1913 et en 1914. Il participe aux combats durant l'ensemble du conflit et est décoré en 1917 de la croix de Guerre pour héroïsme.
La peinture comme une drogue
A la fin des conflits, il retrouve son atelier montmartrois, rue Caulaincourt, et recommence à peindre avec acharnement, pour compenser ce qu'il ressent comme une des années perdues pour la peinture. Il continue dans la veine du portrait qu'il avait inauguré avec un autoportrait avec sa mère et sa jeune épousée juste avant son dernier départ pour le front. Mais sa peinture se caractérise surtout par la diversité de ses inspirations, nature morte, portrait, nus et bien sûr paysage. Il ne peut se passer de peindre, la pratique de son art est complètement addictive. Mais, très perfectionniste, il n'hésite pas à détruire les œuvres qui lui paraissent indignes de ses espoirs.
Il présente ses toiles aux Salons, principalement des toiles de nus et des portraits de Bretonnes, et parallèlement, se passionne pour le paysage, déployant une technique dérivée de l’impressionnisme. Il peint sur le motif, s'acharnant à restituer avec une grande intériorité la première " impression instantanée" (selon ses propres termes) que lui fait son sujet. Sa première exposition personnelle a lieu en 1920, et la même année, l'Etat lui achète deux natures mortes.
Les succès de l'entre deux guerres
Il expose au Salon des Indépendants, et est primé en 1926 pour une vue du Port de Camaret. Ses toiles rencontrent un grand succès , à la fois pour leur technique impeccable mais aussi pour leur inspiration, qui va de l'exaltation du temps passé ( Le temps des cerises,) à la magnification de l'idéal féminin des années trente. Elles sont récompensées quasiment chaque année.
En dehors de ses expositions personnelles, Vivrel participe à des expositions collectives prestigieuses. Il faut surtout mentionner l'exposition de la Galerie Th. Briant, en 1933, où les œuvres de Vivrel côtoient celle de Pierre Bonnard, Henri Lebasque et Pablo Picasso.
Vivrel entreprend des voyages à la recherche de nouvelles impressions visuelles. Ses marines, particulièrement,et ses scènes de baignade lui ont notamment assuré la faveur du public. En 1926, il commence une série de voyages en Bretagne, marqués, lors de l'année 1934 par un changement de perspective : cette année-là,ses toiles sont plus consacrées aux cieux qu'à la mer.
En 1937, Vivrel reçoit une médaille d'argent lors de l’Exposition internationale des Arts et Techniques de Paris, puis en 1939 une médaille d’or au Salon des artistes français pour une toile intitulée les Baigneuses.
La fidélité à l'impression instantanée
Pendant la seconde guerre mondiale, la Galerie de Berri organise une exposition en mai 1942 : Vivrel – peintures récentes.
Dans son atelier de Montmartre, Vivrel continue à peindre selon ses principes : restituer une émotion au travers d'une représentation fidèle de la réalité. Toute sa vie, il reste fidèle aux paysages qui font sa notoriété. Il est indifférent aux recherches de la modernité ambiante., ainsi qu'aux changements de style. Restituer son émotion intérieure est sa seule préoccupation. Ses toiles sont à cet égard d'une sincérité et d'une honnêteté absolues.
Il est mort le 7 juin 1976 à Bonneville-sur-Touques .