Nature morte
Huile sur toile, cm 82 x 67
Avec cadre cm 92 x 78
La composition de cette nature morte florale est très articulée : en effet, à côté du thème botanique habituel apparaît au centre, comme dans une médaille, l’effigie d’un empereur romain. Portrait de profil, selon la pratique typique de la médaille romaine, ceint la couronne de laurier sur la tête, emblème de la royauté impériale. Les traits somatiques caractérisés, comme le nez et le menton prononcés, mettent en évidence une intention de portrait dénuée d’idéalité. Ce qui pourrait sembler un vase est une sorte de levée, avec trois masques sur le support et une coquille au sommet. Ces détails manifestent la minutieuse représentation de la donnée visuelle par le peintre. Les mêmes fleurs, presque enfoncées autour de la structure centrale, mettent en évidence l’analyse de la réalité botanique : les pétales, les feuilles, les tiges, définis plastiquement, s’allument avec des nuances chromatiques différentes dans les nombreuses espèces peintes. En observant attentivement la composition, les détails seront si bien définis que vous pourrez même y voir quelques gouttes d’eau. Tout semble si absolument naturel, comme le perroquet exotique, posé sur la gauche, qui semble jeter un regard au spectateur, l’invitant à l’observation du tableau.
Le rendu stylistique particulier, les couleurs utilisées, la composition articulée comprenant le médaillon central, les cascades florales et le perroquet permettent de faire référence à cette œuvre à la main d’un peintre français travailleur dans la première moitié du XVIIIe siècle. L’artiste a dû être informé de la production picturale de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), dont on rappelle ici par analogie les deux natures mortes du musée de Versailles représentant des fleurs, des animaux et des bustes (voir Farè, La vie silencieuse en France, la nature morte au XVIII siècle, p.111, 1976).
L’objet est en bon état de conservation