La Pentecôte et la flagellation du Christ
Deux plaques en bois de poirier, cm 16 x 10,5; cm 17 x 10,5
Les deux œuvres, objet de la présente exposition, se présentent comme deux plaquettes en bois de poirier, sculpté avec une grande maestria, représentant des scènes religieuses. La première plaque représente la Pentecôte, épisode raconté dans les Actes des Apôtres (2,1-11) selon lequel un jour l’Esprit Saint descendit sous forme de langues de feu sur les Apôtres, tous réunis au même endroit, chacun d’eux commençant à parler une langue différente. Bien que cette lecture montre que l’Esprit a été donné par le Christ ressuscité, il n’apparaît jamais dans les représentations de cet épisode. Généralement les langues de feu sont représentées sous forme de flammes, comme dans le cas de notre œuvre, placées sur la tête des apôtres et provenant d’une colombe au sommet, au centre de la composition, symbole du Saint-Esprit. La présence fréquente de la Vierge au centre de la scène, parmi les Apôtres, ne représente pas une reconstruction littérale du récit, dans lequel elle n’est pas nommée, mais une supposition théologique qui s’est répandue parmi les artistes au cours des siècles, En reliant l’épisode de la Pentecôte à celui précédent, dans lequel il est dit que les apôtres priaient avec d’autres femmes, dont la Vierge. La Vierge prend dans ce cas une valeur symbolique, représentant l’Église, dont les apôtres sont les messagers, comme pour l’Ascension. En effet, la Vierge, comme on le voit sur la plaque, est placée en position surélevée et centrale sur un trône, les mains jointes, couverte par le voile et le regard tourné vers la colombe. Ainsi, la supériorité de la femme est soulignée par rapport aux douze apôtres, qui sont pris dans des poses différentes et agitées qui rappellent le moment où ils ont reçu le don de l’Esprit et ont commencé à parler tous ensemble des langues différentes. En descendant plus dans le détail, l’artiste avec une grande maîtrise a soigneusement sculpté en bas relief les tuniques et les manteaux des apôtres, placés transversalement sur le buste, sans négliger les visages barbus, les mains et même un livre de prière placé sur les genoux de l’apôtre de droite. En outre, le revêtement de sol de la salle et la base du trône avec un relief central a également été achevé. La deuxième plaque présente une scène cruciale de la passion de Jésus-Christ, racontée dans les Évangiles : la flagellation, dite aussi le Christ à la colonne. Selon le récit, après avoir été condamné à la crucifixion, le fils de Dieu a d’abord été dépouillé de son vêtement et laissé avec un string blanc, puis attaché à une colonne de marbre et violemment frappé avec des tiges par certains bourreaux. En regardant la plaque, le Christ, comme habituellement dans l’iconographie de la scène, est représenté au centre, appuyé sur une colonne classique, en pose monumentale pour souligner sa beauté statuaire, tandis que les deux crochets sur les côtés, qui soulèvent les tiges avec violence, prêts à le frapper, ont des traits plus grossiers de manière à faire allusion à leur brutalité et férocité. Dans ce cas aussi, l’artiste fait des reliefs sur les corps et les détails, en particulier les drapés des tuniques, sculptés avec habileté, sans oublier la base proéminente représentant le sol nu, sur lequel reposent fermement les trois personnages. La pose des bras, la double pointe de la barbe et les cheveux retombant sur les épaules du Christ peuvent renvoyer à un modèle central pour cette iconographie : le Christ à la colonne du Bramante (1480-1490), conservé dans la Pinacothèque de Brera à Milan. Les deux plaques sont composées en jouant sur différents niveaux, du plus écrasé, comme la colonne, au plus important, comme les corps des protagonistes, rendant ainsi l’espace.
L’objet est en bon état de conservation