La paix représentant la crucifixion
Bronze à patine sombre, cm 21 x 14,5
Le bronze considéré est une paix antique (en latin osculum pacis ou tabella pacis), objet de la liturgie chrétienne. Il s’agit d’une tablette décorée sur le devant d’une scène sacrée que le prêtre embrassait pendant la célébration de la messe, puis offrait au baiser des autres officiants et enfin des fidèles. Elle, utilisée depuis le XIIIe siècle, a remplacé la coutume de l’ancien baiser de paix qui avait lieu avant la communion et qui est aujourd’hui "l’échange d’un signe de paix" avec la poignée de main. La forme est généralement rectangulaire, avec un support à l’arrière pour le maintenir en position élevée sur l’autel, mais il existe également des spécimens de forme ronde. Les matériaux utilisés étaient l’or, l’argent, le bronze, l’ivoire ou le verre, et les techniques de relief, de bas-relief, de gravure ou d’émail, souvent combinées dans le même spécimen. L’iconographie représentée s’adressait habituellement aux fêtes liturgiques ou aux Saints et au thème de la Passion de Jésus, comme dans le cas ici analysé, où est représentée la Crucifixion du Christ.
Au centre d’un espace trilobé décoré d’élégants grappes végétales est représenté le Christ crucifié avec les bras tendus sur la croix, les jambes qui se croisent sur les deux pieds percés par un seul clou et la tête, inclinée et souffrante, couronnée d’épines. Au pied de la croix, marquée par l’enseigne INRI, initiales de l’inscription Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum, « Jésus Nazaréen Roi des Juifs », prennent place la Vierge, qui s’essuie les larmes avec un mouchoir, et l’apôtre préféré, Jean, qui vient avec ses mains en signe de prière. Il frappe la maîtrise de l’artiste dans la définition des figures, en particulier dans le rendu des draperies volumineuses et de la gestualité des personnages qui se révèle être d’une grande naturalité et intensité. Le même sujet est représenté sur le vers de la paix du début du XVIe siècle, en argent ciselé en or, de l’atelier lombard, conservé au Musée du Trésor de la cathédrale de Vigevano.
L’objet est en bon état de conservation