Sarreguemines, Majolique, Buste

Le très rare buste que nous avons le plaisir de vous présenter a une histoire particulière.
Si comme tous les objets de fantaisie et de décoration issus de la manufacture de Sarreguemines il porte en creux un numéro de moule, lorsque l’on interroge les anciens répertoires manuscrits de la faïencerie, on est surpris de constater qu’aucune information le concernant ne l’accompagne.
Contrairement aux très longues listes de la production des objets, on ne trouve rien, ni sur son nom, ni sur les matières qui ont été utilisées pour sa production, ni son prix… comme c’est le cas pour l’immense majorité des objets produits dans cette manufacture sur les rives de la Sarre.
Associé au fait que nous ne l’avons jamais croisé, on peut se demander si la production de cet objet a vu le jour et s’il a été mis dans le commerce. La réponse est négative, on est en présence d’un objet qui n’est pas entré dans les circuits commerciaux ou publicitaires de la faïencerie.
La seconde question est pourquoi un si bel objet en majolique n’a pas été retenu.
Son numéro de forme est le 177, sa création se situe fin des années 1860, début 1870.
C’est une période dramatique puisque Sarreguemines, l’Alsace-Moselle passent en terre prussienne. On peut faire l’hypothèse que cette pièce coiffée d’un casque, attribut guerrier, était un projet lié à la guerre qui allait ou venait d’éclater, mais Sarreguemines étant devenue allemande, sa production n’a plus été retenue. On remarquera également dans les anciennes sources manuscrites que cinq numéros successifs du 176, notre buste est le 177, au 180 ne portent pas d’informations, laissant supposer que c’est la fabrication d’une série d’objets qui a été abandonnée.
Le buste est resté pendant des dizaines d’années dans les murs qui l’ont vu naître, avant qu’il ne rejoigne, toujours à Sarreguemines, une collection d’objets rares, de grande qualité.
Le buste a été scellé, on remarque ainsi des traces de ciment à l’intérieur. On note un manque de matière sur le socle au dos, deux petits éclats sur le bord du casque et au dos d’une épaule.
Hauteur – 39 cm
Cet objet trouve ses sources à l’aube de la riche production polychrome de la majolique à Sarreguemines.