De retour en France, Christol fait son entrée aux Beaux-Arts de Paris, dans les ateliers de Paul Flandrin et Jean-Léon Gérôme. L’Institution conserve plusieurs dessins de lui, datés entre 1874 et 1878. Il rencontre en 1875 un Camille Corot était très âgé, qui lui conseille, raconte t-il de « se méfier des impressionnistes » et de « ne jamais s'approcher des théâtres ou de quoi que ce soit d'autre » s’il tient à sa vocation de peintre.
Peintre, Christol l’est alors pleinement. Il expose en effet au salon entre 1875 et 1880 des vues d'Italie, de Suisse, et de Palestine. Mais aussi des paysages, portraits et scènes de genre. Ces premiers succès et le soutien de la communauté protestante lui offrent in début de carrière très prometteur.
Mais en 1882, c’est une autre vocation qu’embrasse Christol : il rejoint une mission au Zanbèze, et ce départ pour l’Afrique marque le début d’une aventure de trente ans. Etabli près de Wepener dans le Transvaal, Christol se passionne pour l'art rupestre. Son interprétation de la peinture de Ventershoek (connue sous le nom de « grotte de Christol ») a été acceptée par la plupart des spécialistes depuis lors. Il écrit et illustre de nombreux ouvrages, dans lesquels il défend avec conviction l’existence d’un Art en Afrique.
Ces publications occupent une bonne part de son temps. Notons : Au Sud de l’Afrique (1897), Les Bassoutos (1905), L’Art dans l’Afrique Australe (1911), En suivant le guide. Soldat, artiste-peintre, missionnaire. Souvenirs de jeunesse. (1929) et Vingt-six ans au sud de l’Afrique (1930). A son retour en France, ce fils de marchand cévenol met également son talent au service de la lutte contre l’alcoolisme en dessinant plusieurs affiches pour des campagnes de prévention.
Défenseur de la cause arménienne, aumônier de la prison de Fresnes, Christol meurt en 1930.
Deux expositions au moins ont été consacrées à sa production picturale, qui, pour rare qu’elle soit, n’en est pas moins d’excellente facture. La première eut lieu à Paris, rue de Grenelle, en 1930. La seconde se tint à Nïmes et à Paris 60 ans plus tard (Christol : peintre missionnaire et témoin de son temps : [exposition à Nîmes du 3 au 18 mars 1990 et à Paris du 19 avril au 3 mai 1990])
Notre tableau est réalisé en février 1878, à l’époque de la gloire naissante de Chritol qui sort des Beaux-Arts et expose déjà au Salon depuis trois ans. Hormis ses envois officiels, Christol privilégie les oeuvres de petite taille, toujours soignées. La saturation des couleurs joue un rôle important dans la séduction qu’opèrent ses oeuvres. Aux tons chauds de ses oeuvres italiennes répond ici le bleu plus froid des hivers parisiens.
Les oeuvres de Christol sont fort rares. Trois peintures seulement ont été proposées en vente public ces dernières décennies, le record étant établi par Christie’s avec les portraits d’Asa et Adelisa vendus à Londres pouir 10.000 € en septembre 1999.