Gérard Desgranges (1919-2006) : Le Chenal à Marée Basse

Gérard DESGRANGES (1919-2006)

Le chenal à marée basse

Huile sur toile
Dimensions de la peinture : 73 x 92 cm
Signée en bas à gauche.
Tableau en parfait état. 
Sans cadre.

Provenance : Famille de l'artiste

Tableau vendu avec facture et certificat d'authenticité.
Possibilité d'expédition.

Gérard DESGRANGES est né à Coutances, dans la Manche (50), le 24 février 1919. Décédé en 2006.

Cette origine explique peut-être son attachement renouvelé aux ciels chargés de pluie, aux bateaux qui tanguent avec la marée, et aux arbres pliés sous le vent.

Dans sa famille, l'art faisait partie intégrante de la vie (son père Guillaume-Jacques François DESGRANGES (1886-1967) était un lithographe de renom). Gérard DESGRANGES s'est inscrit à l'école des Beaux Arts de Paris, après avoir été reçu premier au concours des Arts Décoratifs. Il a aussi beaucoup travaillé dans des ateliers et a reçu les conseils d'Yves BRAYER.

Menant parallèlement une carrière d'enseignant, il a exposé - avec les plus grands de son temps - dans de nombreuses galeries prestigieuses : les galeries Epona, Charpentier et Katia Granoff à Paris ; la Galerie Hamon au Havre.

Se situant naturellement dans la mouvance de l'École de Paris, il appartient au mouvement de "réalité poétique" ("il transpose certes la nature mais il lui reste cependant attaché. Ses natures mortes et ses paysages [...], lui permettant de donner libre cours à son amour de la nature et à sa fantaisie. Ses poissons et ses grèves sont hardiment transposés et traités par petites touches vives, nerveuses, intelligentes").

Il aime la nature et ce qu'elle nous propose : les ciels tourmentés, les abers, les ports, les marchandes de poissons, les fleurs des champs. Mais aussi les Saisons qui passent et qui reviennent avec des émotions sans cesse renouvelées. Mais ne vous y trompez pas, Gérard DESGRANGES n'est pas un peintre de la nature. Il s'en inspire, la transpose, cherche à la recréer, à l'inscrire dans son monde. Figuratif ? Il l'est sans doute, mais demeure autonome par rapport à son sujet.

Il sait choisir l'angle original, recherche la vibration intime, le sens caché des choses. Peintre des correspondances ? Si le dessin reste une armature indispensable, il n'apparaît qu'en filigrane. C'est le métier de peintre qui l'emporte toujours. Mais la touche s'adapte à ce qu'il veut construire.

Gérard DESGRANGES cherche à construire un spectacle cohérent : aucun élément du tableau n'est indifférent au drame général.

Comme on l'a dit, "il pèse avec la sûreté d'un analyste et d'un philosophe les rapports "beauté-matière" et ne peut abandonner une toile qu'à l'achèvement définitif. [...] Les glacis les plus stricts jouent avec les touches grasses selon des intentions parfaitement définies, et qu'il serait vain d'imaginer différentes".

Chaque parcelle de la toile est travaillée de façon subtile.

Il y a souvent de la "matière" qui donne une grande vigueur au sujet peint.

Comme le dis Nicolas de Staël, "en peinture, le contraste des matières joue autant que le contraste des couleurs", le peintre devant profiter de "toutes les différences qu'offre la matière et alors la couleur prend un sens beaucoup plus profond".

Chez DESGRANGES, la couleur possède une valeur dynamique et esthétique. Il recherche l'harmonie des couleurs. Les gris du début ont fait place à une palette de plus en plus colorée et lumineuse.

Comment caractériser son oeuvre ? Composer et transposer. amener, par l'intelligence et la sensibilité, l'amateur au désir : coupes de fruits rouges, champignons de la forêt, truites prises à la mouche, et fleurs. Et puis des marines, surtout à marée basse. Le tout sans nostalgie.

Gérard DESGRANGES est un artiste qui ne se limite pas à des toiles (de tous formats d'ailleurs). Il a peint de nombreuses aquarelles et a réalisé de nombreux dessins à l'encre.
Xavier RISSELET

Ses récompenses :
Grand Prix des Jeunes de la Nationale des Beaux-Arts, 1956
Lauréat du Prix Othon-Friesz, 1956
Prix d'Aix en Provence, 1958
Prix de dessin de la signature cachée (Marianne Gilbert), 1959
Prix du Port-Autonome du Havre, 1963
Prix de Barbizon, 1964
Prix Bernard Esdras-Gosse
Ecole de Paris, Galerie Charpentier, 1965
Médaille d'or au Salon des Artistes Français, 1974