Créé en 1868 la statue fut acquise par NIII.
Notre exemplaire est daté 1869 sur la terrasse et porte le cachet bronze artistique Paris.
Produit par la maison Marnyhac 1 rue de la Paix. Concurrent et égal de Barbedienne.
Comme souvent les fontes parisiennes de cette époque le rendu est superbe, très détaillé avec une profonde patine brune.
Époque XIXème siècle
Notre épreuve est soclée sur une deuxième terrasse en marbre noire
épaisse d’ 1 cm.
Jean-Baptiste Clésinger, dit Auguste,
né à Besançon, apprend la sculpture aux cotés de son père, le sculpteur académique Georges-Philippe Clésinger (1788–1852) qui fait son éducation artistique et l'emmène à Rome en 1832. Il devient l'élève de l'artiste danois Bertel Thorvaldsen (1770-1844) qui l'influencera fortement. Il revient à Paris puis séjourne en Suisse, à Florence, à Besançon avant de retourner à Paris en 1845.
Nous joignons une étude consacrée à Marnyac proposé par Marc Maison.'
La maison de Marnyhac et Cie est une entreprise de fabrication et commerce de bronzes d’art qui apparaît à l’initiative de l’artiste Jacques Elie Edmond Armand de Marnyhac dit Charles de Marnyhac (1840-1897) vers 1865.
L’histoire de cette maison très peu documentée jusqu’à aujourd’hui et pourtant considérée comme la concurrente directe de Barbedienne par la critique contemporaine, est relativement compliquée. On sait en effet, qu’une première boutique était établie rue de la Paix et que les ateliers se trouvaient avenue de Wagram à Paris. En 1875, une seconde boutique est ouverte dans la capitale anglaise aux 163 et 165 Regent Street après une participation couronnée de succès à l’Exposition Internationale de Londres en 1871.
La maison participe également à ses débuts à l’Exposition Universelle de 1867 où elle remporte une médaille de bronze, puis à celle de 1878 où elle est récompensée cette fois de la médaille d’or et de la Légion d’honneur. La présentation des œuvres de la maison lors de cet évènement sera très remarquée et notamment par E.B. qui écrira à ce propos dans Les chefs d’œuvres à l'Exposition Universelle de 1878 : "En résumé, et je conclus sur cette appréciation dont je suis prêt à assumer toute la responsabilité, l'exposition de la maison de Marnyhac m'a démontré clairement que Paris a deux Barbedienne, c'est-à-dire deux industriels d'art tels que l'Europe entière ne peut nous en opposer d'égaux."
Développant, dès lors, une forte dimension commerciale, la maison de Marnyhac se tourne vers une production luxueuse et haut de gamme. Ainsi, le 29 juin 1879, la maison de Marnyhac et Cie change de nom pour la Société Anonyme d’Ameublement après sa fusion avec la maison Foye-Davenne, qui existait depuis 55 ans. Une nouvelle boutique est alors ouverte, sur le modèle des Grands Magasins en plein essor dans la seconde moitié du XIXe siècle, au 26 avenue de l’Opéra la même année. Cet espace était dédié entièrement aux bronzes d'art et d'ameublement et destiné à une clientèle mondaine. FG Dumas évoque les stratégies commerciales de ce grand magasin dédié au bronze dans le Catalogue illustré du Salon de 1882 (pp. 295-296) : "Un grand magasin doit être en quelque sorte comme un musée : rien de faible, tout pour l'Art ; on ne doit y rencontrer que des perfectionnements, et chaque œuvre est faite pour y servir à l'occasion d'échantillon et de modèles (...) Entrez dans ces magasins de l'Avenue de l'Opéra, et vous y verrez déjà disposées comme pour une installation toutes les parties les plus variées d'un mobilier."
La production de la maison répond au goût éclectique de la clientèle aisée de la seconde moitié du XIXe siècle et suit les différents mouvements stylistiques. Ainsi le style du mobilier est inspiré du grand siècle, de l’historicisme ou même du japonisme grâce à la collection de bronzes anciens chinois et japonais appartenant à Charles de Marnyhac et d’après lesquels il réalise notamment des jardinières, coupes, vases de toutes formes ornés de dragons fantastiques, de chimères et de monstres fabuleux qui se tordent.
Un grand nombre des plus élégants hôtels particuliers de la plaine Monceau et des faubourgs sont alors meublés par la maison, ainsi que l’hôtel Continental (actuel hôtel The Westin Paris-Vendôme) et l’hôtel du Figaro. On peut par ailleurs lire dans le Catalogue illustré du Salon de 1886 (volume 6) que « Quiconque veut meubler un hôtel, en y réunissant un mobilier où rien ne détonne, ne saurait prendre un guide plus consommé que M. de Marnyhac. »
Néanmoins, la majeure partie de la production de la maison repose sur la reproduction de sculptures modernes dont Charles de Marnyhac était l’un des plus ardents propagateurs. A l’instar de ses concurrents, ils tentent de satisfaire sa clientèle grâce à des collaborations contractées avec des artistes contemporains de renom, qui sont alors le véritable apport de son succès. On peut notamment citer Eugène Piat (1827-1903), Auguste Clésinger (1814-1883), Alexandre Falguière (1831-1900) ou encore Edouard Lièvre (1828-1886).
Les annonces officielles de la cessation d’activité de la Société Anonyme d’Ameublement paraissent dans la presse en 1894. La société disparaît également du Didot Bottin entre 1891 et 1899, pour réapparaître cette même année domiciliée rue des Jeuneurs. Cependant rien n’indique plus qu’il s’agisse de la succession de Charles de Marnyhac.