Smyrne 1850 – 1925 Paris
Peintre Arménien – Français
'Nature morte avec fleurs et fruits sur une table'
Signature : signée et datée en bas à droite « Eritziane 1921 »
Médium : huile sur panneau
Dimensions : taille de l’image 76,5 x 58,5 cm, taille du cadre 90 x 75 cm
Biographie : Jean Eritziane, né Chnorq Eritziane à Smyrne (Asie Mineure) en 1887, était un portraitiste notable dont le parcours artistique l’a conduit des carrefours culturels de sa ville natale aux scènes artistiques vibrantes de Moscou et de Paris. Son héritage arménien lui a conféré une perspective unique, tandis que son éducation européenne a affiné ses talents, lui permettant de laisser une empreinte durable dans le monde de l’art.
Les premières études d’Eritziane à Moscou ont jeté les bases solides de sa carrière artistique. Il a ensuite perfectionné ses compétences à la prestigieuse École des Beaux-Arts de Paris, où il a étudié sous la tutelle de maîtres tels que Léon Bonnat et Fernand Cormon. Malgré ses premiers succès, le déclenchement de la Première Guerre mondiale en août 1914 a bouleversé le cours de sa vie.
Patriote passionné, Eritziane s’est engagé comme volontaire dans le 2e service étranger en 1914, laissant derrière lui son atelier et la promesse d’une carrière florissante. Pendant la campagne de la Marne, il a été blessé à deux reprises, subissant une convalescence lente et ardue marquée par un esprit déterminé. Une fois ses forces revenues, Eritziane a repris la peinture, insufflant à son travail un nouveau sens du but et une touche moderne distinctive tout en s’inspirant du XVIIIe siècle.
Les œuvres d’Eritziane de cette période ont mis en lumière sa capacité exceptionnelle à capturer les jeux de lumière et son engagement à rendre les reflets avec une précision méticuleuse. Son dévouement à son art lui a valu des reconnaissances, dont l’acquisition de son portrait de M. Martin, l’inventeur de la mitrailleuse française, par l’État français en 1916. Il a également peint le portrait de Felia Litvinne, une soprano dramatique basée en France.
En 1919, la résilience et le talent artistique d’Eritziane ont été reconnus lorsqu’il a exposé à l’Exposition des artistes mobilisés, soulignant ses contributions pendant et après la guerre. Il a été particulièrement remarqué pour son expertise en tant que pastelliste et pour ses compositions de natures mortes mettant en scène fruits et fleurs.
Eritziane signait de nombreuses œuvres sous le nom de Chnorq Eritziane, en hommage à ses racines arméniennes, bien que ce nom ait souvent été interprété à tort comme allemand par ceux qui le connaissaient moins. Après son service héroïque et sa convalescence, il a adopté le nom de Jean, reflet de son intégration dans la société française et de son amour durable pour sa patrie adoptive.
La vie et l’œuvre de Jean Eritziane demeurent un témoignage de la résilience de l’esprit humain et du pouvoir transformateur de l’art. Son héritage, marqué par ses portraits magistraux, ses natures mortes et son service courageux en temps de guerre, continue d’inspirer et d’évoquer l’admiration.