École française
Vers 1660
'Diane, déesse de la chasse'
Signature : non signée
Médium : tempera sur papier appliqué sur panneau de chêne
Dimensions : taille de l’image 23,5 x 18,5 cm, taille du cadre 37 x 32 cm
Provenance : ancienne collection anglaise ; collection privée néerlandaise
Notes : À l'arrière-plan, on distingue des ruines rappelant la colline de l’Aventin à Rome, où Servius Tullius, un roi légendaire de Rome, aurait fait construire un temple dédié à Diane. Ce temple a marqué l'introduction du culte de la déesse à Rome. Diane est généralement représentée portant un arc, symbolisant son rôle de chasseresse, et vêtue d'une tunique courte. Cependant, l’habit complexe qu’elle porte dans cette peinture s’apparente davantage à la mode opulente de la cour française.
Histoire de la peinture : 'Diane, déesse de la chasse'
Dans une forêt sereine baignée par la douce lumière de l'aube, Diane, la déesse romaine de la chasse, se tient majestueuse et déterminée. Cette peinture du XVIIe siècle, œuvre de l’École française vers 1660, capture la déesse dans un moment de calme détermination, son regard fixé sur une proie invisible qui rôde dans les bois devant elle. Elle tient son arc avec légèreté, comme une extension de son être, prête à frapper avec la précision et la grâce qui la caractérisent.
Contrairement aux représentations plus austères de Diane vues dans les œuvres antérieures, cette pièce la présente parée d’une tenue élaborée, riche de l’élégance de la cour française. L’artiste a choisi de l’habiller de vêtements qui évoquent davantage l’opulence de la France de Louis XIV que la simplicité rustique traditionnellement associée à la déesse. Cette liberté créative confère à Diane une qualité intemporelle, mêlant ses attributs divins à la splendeur royale de la noblesse du XVIIe siècle.
Derrière elle, les ruines évoquent la grandeur de la Rome antique, faisant allusion à la colline de l’Aventin où se trouvait autrefois son temple, un site sacré marquant l’introduction de son culte dans la ville. Ces ruines ne sont pas simplement un décor ; elles symbolisent la nature durable de l'influence de Diane, comblant le fossé entre l'ancien et le contemporain, le divin et le mortel.
Diane n’était pas seulement une chasseresse ; elle était une gardienne de la nature sauvage, une protectrice des femmes en couches, et une guide nocturne. Sa connexion avec la lune, représentée par le croissant qui orne délicatement sa tête, renforce son rôle de déesse aux multiples facettes. Dans cette peinture, ces aspects sont subtilement évoqués à travers le jeu délicat de lumière et d’ombre, illuminant sa silhouette contre les bois assombris.
Tant ancienne qu’éternelle, Diane invite le spectateur à réfléchir sur son rôle dans les religions romaine et hellénistique, où elle était vénérée comme une patronne de la nature, des chasseurs et de la lune. La peinture fait également écho à son association avec la déesse grecque Artémis, dont elle a absorbé les attributs au fil du temps. Le choix de l’artiste de l’habiller de manière plus temporelle tout en conservant sa majesté divine suggère une déesse qui transcende le temps, incarnant à la fois la grandeur du passé et l'élégance du présent.
Cette œuvre, avec son attention minutieuse aux détails et son harmonieux mélange de mythe et d’histoire, est bien plus qu’une simple représentation de Diane. C’est un hommage à l’héritage durable d’une déesse qui, à travers les siècles, continue d’inspirer et de protéger, son esprit aussi vibrant et puissant que le moment capturé dans cette pièce intemporelle.