Muse et ange
Huile sur toile, cm 40 x 29
Avec cadre, cm 57 x 47
Signé en bas à droite : "W-Bouguereau"
L’œuvre en question, une huile sur toile du XIXe siècle représentant une Muse avec Ange, peut être attribuée à la main d’un artiste français gravitant autour de la figure de William-Adolphe Bouguereau, qui utilisait probablement pour se signer comme le maître, en signe d’hommage.
William-Adolphe Bouguereau est né à La Rochelle le 30 novembre 1825 d’une modeste famille de négociants en vin et huile. Lancé dans une carrière commerciale, il a pris l’entreprise familiale, grâce à son oncle paternel Eugène, il a été initié à la littérature française, à la Bible et à l’amour de la nature, apprenant les premiers rudiments du dessin avec le peintre Louis Sage, un ancien élève de Jean-PaulAuguste-Dominique Ingres. Vu le talent que le jeune homme montrait dès son plus jeune âge, son père lui permit de poursuivre sa carrière artistique en l’inscrivant à l'"École communale de dessin et de peinture" de Bordeaux, sous la direction de l’artiste local Charles Marionneau : dans cette première période, Pour gagner de l’argent, Bouguereau dessinait des étiquettes à imprimer en chromolithographie pour des pots de confitures et de conserves de fruits.
Devenu vite le meilleur de sa classe, à vingt ans, en mars 1846, il s’installe à Paris pour suivre les cours de l’École des Beaux-Arts de Paris, entrant dans l’atelier de François-Édouard Picot : pour se perfectionner dans le dessin du corps humain, il assiste à des cours d’anatomie, Il étudia aussi l’archéologie, les coutumes et les traditions historiques, la littérature classique (Ovide et Virgile) et la mythologie grecque, dont les thèmes et épisodes ont souvent inspiré ses travaux. En 1848, il tente le concours pour le Prix de Rome, et arrive deuxième derrière Gustave Boulanger. Il reprit enfin en 1850 le premier prix, consistant en un séjour d’étude de trois ans à la Villa Médicis à Rome : pendant cette période Bouguereau s’engagea dans les études de la peinture de la Renaissance italienne (son artiste préféré était Raphaël) et des œuvres de l’antiquité grecque, étrusque et romaine. Il a également visité d’autres villes du sud de l’Italie comme Naples, Capri, Amalfi et Pompéi. De retour à Paris, il entame sa carrière de peintre académique, qui se poursuit avec une extrême rigueur et une cohérence stylistique sans faille, tandis que les premiers ferments de l’innovation impressionniste s’agitent autour de lui. En 1866, Bouguereau consolide sa renommée et sa carrière : le célèbre marchand d’art Paul Durand-Ruel décide en effet de s’occuper de lui et de la promotion de ses œuvres, en permettant même leur exposition au célèbre Salon de Paris. Cette association a porté de grands fruits : les ventes de ses tableaux se sont multipliées grâce aux collectionneurs privés (quelques œuvres ont même été achetées par Napoléon III pour le palais des Tuileries). En 1875, Bouguereau est appelé à enseigner la peinture à l’Académie Julian et est élu membre à vie de l’Académie des beaux-arts (il assume ensuite la présidence de ces deux écoles en 1888). A partir de cette année, ses œuvres, quel que soit le sujet, ont été régulièrement exposées au Salon chaque année pour le reste de sa carrière.
Le soutien de la nouvelle classe bourgeoise émergente au monde de l’art était une façon d’acquérir un peu de son prestige, indiquant un désir de montée aussi culturelle. L’intérêt pour le courant académique, considéré de qualité et de haut niveau de finition, est resté très élevé : cette considération a conduit l’académisme à s’adapter de plus en plus aux désirs des acheteurs, en changeant les thèmes, avec des scènes de costumes, de paysages exotiques et parfois d’un érotisme piquant, en y représentant une beauté séduisante idéalisée avec des surfaces brillantes, un sentimentalisme accentué, des effets décoratifs et des finitions détaillées. Avec la toile à l’étude, l’artiste, en s’inspirant du maître, a consacré une grande partie de son énergie pour satisfaire le goût du nouveau public bourgeois, à travers un sens prononcé de l’idéalisation et son identification de l’art avec la beauté.
L’objet est en bon état de conservation