Pendant la plus grande partie du Xve siècle, la ville de Tabriz vécut sous l'autorité de deux dynasties turcomanes, les Kara Koyunlu (« Moutons-Noirs »), une fédération de tribus turcomanes, et leurs successeurs, les Ak Koyunlu (« Moutons-Blancs »).
Marié à une princesse chrétienne, Uzun Hasan, chef des Ak Koyunlu, entretenait une cour splendide, qui ne manqua pas d'impressionner les ambassadeurs vénitiens. Les arts du livre y fleurissaient, comme à la cour timouride. Les instances du pouvoir safavide furent, elles aussi, initialement concentrées dans cette ville. Elle était pourtant constamment menacée par les invasions turcomanes et otto-manes.
Sunnites, ennemis jurés des Safavides sur les plans politique et religieux, les Ottomans prirent la ville au moins quatre fois dans la première moitié du XVie siècle.
L'insécurité de Tabriz décida Shah Tahmasb à transférer, vers 1530, sa capitale plus au sud, à Qazvin. Selon toute probabilité, un grand nombre d'artistes et d'artisans l'y accompagnèrent.
Tabriz ville tisserands :
Il est généralement admis que nombre des premiers tapis safavides à médaillons furent tissés en Azerbaïdjan. Des ateliers étaient situés à Tabriz, Soltaniyè et probablement aussi à Ardabil, une ville réputée pour ses soieries. Malgré les troubles politiques conti-nuels, la manufacture de tapis de Tabriz, qui existait depuis au moins l'époque ilkhan, continuait à fonctionner. Ce fait est mentionné dans un document datant du règne de Tahmasb.
En 1531, l'émir de l'Azerbaïdjan réprima une révolte et emprisonna le gouverneur de Tabriz.
Sur ce tapis, réplique d'un tapis de l'époque Safavide du XVI ème siècle, le design propose le jardin du paradis :
Le mot « paradis», paradaïza, vient de l'avestique, l'antique langue des zoroas-triens. Il signifie pairi-daeza, un pare entouré de murs duquel dérive le concept biblique du jardin d'Éden.
Les « jardins de paradis » étaient de vastes réserves de chasse où le gibier était gardé pour que les monarques puissent y pratiquer leur sport favori, la chasse. Inspiré de la miniature, le jardin, symbole des délices terrestres et célestes, a fait naître de très nombreuses variantes dans les dessins de tapis.
La plupart des tapis à dessin de jardin de paradis sont ornés de médaillons centraux en pendentif sur un fond floral évoquant un paysage printanier. Des paires de cyprès, des prunus en fleur, des arbres fruitiers, des oiseaux et des animaux sauvages, réels et imaginaires, certains représentés au combat, d'autres montrés seuls, et fréquemment accompagnés de houris et, occasionnellement,de musiciens. Les bordures sont décorées d'entrelacs de fleurs finement dessinées et d'arabesques fourchues ornées de fleurs de lotus, de couples d'oiseaux et d'animaux entrelacés de banderoles de nuages ou de motifs de cartouches répétés.
Le médaillon central est représentatif de la rareté de ce tapis, calligraphié et signé de part et d'autre de celui-ci.
Nous pouvons lire ce poème :
*La richesse que tout le monde obtient souffre en la gardant..
"N'importe qui peut acquérir de la richesse, mais la difficulté réside de la garder."
'Saadi Shirazi,
Signature dans les bords du Shah Abbas de la même période Safavid.
État : En l'état : Usures générales, plus prononcées sur la partie basse du tapis. Lisières et franges usées.
Dimensions : 430x274 cm
*Vidéo disponible sur demande
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