Fin de l’époque hellénistique – époque romaine impériale.
H. 11,6 cm
Deux étiquettes avec numéros d’inventaire.
Provenance : marché de l’art parisien, ancienne collection de Mr A.
Probablement en France au XVIIIème siècle.
Cylindre d’ivoire dont le sommet est sculpté d’un protomé de fauve. Un aplat a été travaillé au dos, évoquant un pseudo-pilier dorsal.
A première vue cette œuvre évoque les productions mobilières de l’art achéménide, très souvent ornées de protomes animaliers, notamment de têtes de lions (MET inv. 54.3.3). Mais un traitement plus naturaliste révèle ici une sensibilité grecque : les traits de l’animal sont précisément modelés, moins stylisés que chez les achéménides. Les poils des oreilles sont individualisés, rendus par une délicate gravure, tandis que les passages entre différents plans de la sculpture sont adoucis par un poli délicat.
Le style de notre sculpture peut être comparé à celui du lion d’Halicarnasse (British Museum inv. 1857,1220.252). Dans la lignée des Grecs, les romains représentent également des fauves de façon naturaliste. Plus précisément, notre sculpture est extrêmement proche des représentations de panthères trapézophores de l’époque romaine impériale (Louvre Ma 2580 ; B.M. 1805,0703.225 ; MET 23.160.83). Quoi qu’il en soit et comme l’indique sa forme tubulaire, notre œuvre venait très probablement enrichir le décor du montant d’un meuble de grand luxe (B.M. E48311)
Pour finir, ajoutons que les collections du cabinet des Médailles conservent un objet en tout point comparable (inv.52bis.4611), objet que l’on doit considérer comme le pendant de notre ivoire. Cet objet est connu au moins depuis le XVIIIème siècle à Paris, car il figurait dans la collection du comte de Caylus, où il fût publié dans son recueil des Antiquités Égyptiennes, T. VI, pl.XII, I-II. Aussi, il y a fort à parier que cette paire d’ivoires soient arrivés en France au même moment.