(Périgueux 1851 - 1936)
Jumilhac
Huile sur toile
H. 33 cm ; L. 41 cm
Signée et datée juillet 1912 en bas à gauche. Située au dos.
Provenance : Collection privée, Périgueux
Jean-Georges Pasquet voit le jour en 1851, à Périgueux. Après une enfance périgourdine très peu documentée, le jeune artiste arrive à Paris et rejoins l'école des Beaux-Arts dont il sort lauréat quelques années plus tard. Il revient sur ses terres en 1879 pour prendre la direction de l’École municipale de dessin de Périgueux, et devient également professeur de dessin des Écoles normales de garçons et de filles.
Élève de Gustave Boulanger, Jules Lefèvre et Jean-Joseph Benjamin-Constant, le peintre pose son chevalet sur les bords de la Dordogne ou de l’Isle pour "conter quelques souvenirs" à travers des paysages réalistes remplis de douceur. Par son style, le peintre laisse paraître une grande idée à ses compatriotes, de son pays et de ses origines. On retrouve des œuvres dénudées d’artifices, représentant des habitants de la région, travaillant leurs terres ou simplement déambulant sur des chemins. Ces tableaux ou dessins de Pasquet retracent la vie du Périgord à l'aube et pendant le XXe siècle, toujours situées dans des lieux bien précis.
Il fait partie des artistes de l’École de Périgueux. Cette école, un peu oubliée de l’histoire de l’art, met en avant l’héritage et l’identité des terres périgourdines. Parmi les représentants, on retrouve Jean-Louis Daniel, André Saigne, Georges Darnet, René Laforest, Roger Favard ou encore André Prugent. Ce mouvement a comme dénominateur commun une thématique qui se détache des canons de l'époque : le paysage.
« C’est une école sans chef de file et sans style dominant, mais qui travaillait avec un enthousiasme extraordinaire. Ils aimaient s’attaquer à des morceaux de nature que l’on appelle ici picadis. »
Jean-Michel Linfort
L’artiste peint la Dordogne mais pas seulement, il se déplace en Creuse et très régulièrement à Saint Georges de Didonne. Il y peint les rivières, la mer, les ports, les ponts, les dunes et les forêts. Autant de motifs qu’il sait retranscrire et auxquels il donne vie grâce aux teintes vives et au mouvement donné à son pinceau, pour donner du relief aux paysages.
Jumilhac le Grand, près de Thiviers, n’est pas une terre régulièrement peinte par les artistes de la région. Pourtant Pasquet y réalise au moins deux œuvres, dont celle-ci, datée du mois de juillet 1912, où il nous présente le magnifique château sous un angle inattendu. En effet, cette magnifique demeure aux très nombreuses tours d’ardoises, se dresse en plein village et est donc souvent présenté sous la vision propice de sa façade donnant sur une vaste place. Pasquet, lui, est allé voir plus loin, s’enfonçant dans la forêt périgourdine pour proposer, non pas une vue du bâtiment, mais un pur paysage. Le château de Jumilhac reste le sujet, mais devient dans cette toile presque une anecdote au sous-bois, toujours illuminé comme seul Pasquet sait le faire.