Scène de sacrifice antique
Plume et encre brune, lavis d'encre brune sur papier
10 x 15 cm
En bon état
Dans un cadre moderne sous verre 16,5 x 21,8 cm
Le style particulier de Louis Felix de La Rue est encore immédiatement reconnaissable ici. Son écriture est très particulière et originale.
Il l'associe ici à un beau travail de lavis d'encre, qui donne tout son relief à la scène.
Comme toujours chez cet artiste, le sujet reste mystérieux. Il s'agit d'un sacrifice tel qu'il était pratiqué dans l'Antiquité, mais c'est un faune - reconnaissable à ses pattes et à son allure un peu diabolique - qui l'accomplit. Tout cela est le fruit de l'imagination de l'artiste, qui aime mêler l'inspiration antique - il s'inscrit en cela dans le mouvement néoclassique de son époque - à des thèmes plus étranges. Il préfigure ainsi l'inspiration romantique, qui voudra traiter de sujets plus obscurs et moins conventionnels. Peut-on parler de surréalisme avant l'heure dans son cas ?
En tout cas, il fut l'un des artistes les plus originaux et inventifs de son temps, et ce dessin en est un bel exemple.
Louis-Félix de La Rue est né le 19 octobre 1730 à Paris, où il est mort le 24 juin 1777. Dessinateur et sculpteur, il est le frère aîné de Philibert-Benoît de la Rue.
De La Rue a été formé dans l'atelier du célèbre sculpteur Lambert-Sigisbert Adam (1700-1759), où il a peut-être rencontré le jeune Clodion qui, bien que de quelques années le cadet de Delarue, travaillait également sous la direction d'Adam. Il remporte le prix de Rome en 1750 avec un bas-relief intitulé « Abraham rendant grâces à Dieu de la délivrance de son fils » et devient pensionnaire de l'École royale des élèves protégés entre 1752 et 1754. À ce titre, De La Rue présente au roi un groupe intitulé Bacchante qui enivre des enfants et quatre bas-reliefs des Saisons lors d'une exposition à Versailles en 1754. Avant de partir pour Rome en novembre 1754, il travaille sous la direction de Jean-Jacques Bachelier à la Manufacture de Vincennes, où il réalise plusieurs groupes d'enfants enjoués, dont deux modèles de presse-papiers, appelés « plaques à papiers La Rue ». De retour à l'Académie de France à Rome, dont Natoire est alors le directeur, il est admis à l'Académie de Saint-Luc le 13 septembre 1760. De La Rue est ensuite nommé professeur en 1762. Après 1764, De La Rue disparaît des registres officiels et, tragiquement, on pense qu'il a été frappé par la fragilité physique et la maladie mentale.