Étude de femme
Vers 1794.
Pierre noire sur papier.
H : 50,5 ; 43,2 cm.
Cette pierre noire sur papier représente une jeune femme de profil, tourné vers la droite. La figure est nue, avec des cheveux bouclés attachés par un grand ruban en tissu noué à l'arrière de la tête. L'utilisation subtile des ombres et des lignes fines met en avant la texture des cheveux et du tissu, ajoutant de la profondeur à l'image. L'expression du sujet est douce et concentrée, créant une atmosphère de calme et d'intimité.
Contraint de rester en France, malgré l’obtention du Prix de Rome en 1792, Charles Paul Landon demeure auprès de son maître, François-André Vincent, sous le Directoire. Il intègrera, peu avant le tournant du siècle, le célèbre atelier de Jean-Baptiste Regnault.
Probablement exécutée durant la période révolutionnaire, cette Étude de femme à la pierre noire témoigne d’une influence venant à la fois de Vincent et de Landon. Contemporain de notre œuvre, Le Secret de Vincent (Figure 1), dessin à la craie de 1794, partage avec elle plusieurs caractéristiques techniques comme picturales. Le traitement des matières apparaît semblable dans les cheveux et fichus des protagonistes. Plus encore, un même travail sur la lumière et les chairs se retrouve dans les deux dessins, et ce malgré les techniques différentes que sont la craie et la pierre noire.
L’attitude de la jeune femme, son fichu mais également le traitement lumineux contrasté de l’arrière-plan semblent librement inspirés du Portrait de Marie-Gabrielle Capet (Figure 2) du maître, édité en gravure en 1786 par Gilles-Antoine Demarteau.
Au cours des années 1794-1795, Landon exécute plusieurs Études de femmes (Figures 3 et 4) du même acabit sur toile. Leurs physionomies et traits du visage sont partagés avec la femme de notre dessin. Plus encore, ces Études révèlent des détails stylistiques communs avec cette dernière et témoignent du style personnel de Landon. Nous pouvons notamment citer la chevelure de L’Été ou les longs cils de la Femme couronnée de laurier, fines caractéristiques que l’on retrouve dans notre œuvre.
Fig.1. François André Vincent ; Le Secret ; 1794 ; craie noire, rouge et blanche et fusain sur papier ; Los Angeles, Getty Museum (Inv. 2010.32).
Fig. 2. Gilles Demarteau d'après François André Vincent ; Portrait de Marie-Gabrielle Capet ; 1786 ; manière de crayon en trois couleurs ; Genève, musée d'Art et d'Histoire (Inv. E 2016-1426).
Fig. 4. Charles Paul Landon ; Le Printemps ; 1794 ; huile sur toile ; collection particulière.
Fig. 3. Charles Paul Landon ; Tête de femme couronnée de lauriers ; vers 1793 ; huile sur toile ; Dijon, musée Magnin (Inv. 1938 F 580).