Trois Assiettes Japonaises Arita 'dressage De Chien'

Trois assiettes rares décorées Kakiemon en bleu et blanc représentant un dresseur de chiens au centre entouré d'un décor en bas-relief moulé, XVIIIe siècle, vers 1700-1730, Arita, Japon.
Bleu et blanc

Dimensions: 22 cm de diamètre

Trois assiettes rares décorées Kakiemon avec une bordure à rebords (à huit feuilles) et un bord à bordure brune.
Le décor en bas-relief blanc moulé est une représentation de trois érudits d'un groupe appelé « Les Sept Sages de la Bambouseraie ». Les Sages sont associés à un style de vie hédoniste de boisson, de poésie et de musique. Bien que l'origine du groupe et des histoires remonte à la Chine ancienne, il était largement représenté dans l'art japonais du XVIe siècle à la fin de la période Edo (1615-1868).
Le médaillon central des assiettes est décoré d'une figure de style « Namban » d'un Européen avec une créature canine à longues pattes et à queue. C'est le genre de motif de nouveauté qui était particulièrement populaire sur le marché de Nagasaki, tant auprès des acheteurs japonais que néerlandais. Le motif a une origine théâtrale. Ce type de personnage était appelé en Angleterre « Jack Pudding », en Allemagne « Hans Wurst » et en Hollande « Hans Buling ». C'était un personnage comique et remarquable : une combinaison d'un bouffon et d'un clown avec une apparence grossière, parfois représenté comme un dresseur d'animaux ! Le nom Jack Pudding est dérivé d'un bouffon qui exécute des tours de pudding, comme avaler un certain nombre de mètres de boudin noir (boudin noir dans un boyau de saucisse).
Ce type de sujet est également étroitement lié à un « Merry Andrew ». Lorsque le public commençait à s'ennuyer d'une représentation, le Merry Andrew attirait son attention par une bouffonnerie, une farce ou une remarque astucieuse. On connaît par exemple un motif d'assiette de Delft du milieu du XVIIIe siècle qui montre deux personnages : le charlatan Hans Buling (un Hollandais) et son assistant Merry Andrew avec leur singe sur une scène. Il s'agit d'une scène tirée des gravures intitulées « Cris de Londres » de Marcellus Laroon (1653-1702).
Le revers des assiettes porte un caractère « arashi » (嵐) signifiant tempête. On pense également qu'il pourrait s'agir d'une variante du caractère chinois « shòu » (壽) signifiant longévité. Cette dernière possibilité est moins probable car elle identifie les assiettes provenant du four Higuchi dans la vallée de Nangawara et les daterait plus tard, vers 1770-1780.

Le kakiemon est une technique de production (et un style) des générations de la famille Kakiemon qui a établi son atelier près d'Arita sur l'île de Kyushu. La tradition de la poterie qui utilise de l'argile blanche très fine a survécu jusqu'à aujourd'hui : Kakiemon XV est actuellement en activité et est considéré comme l'un des « trésors nationaux vivants » du Japon.
Ces assiettes sont décorées dans le style « Nanban » en raison de la figure européenne représentée au centre des assiettes. Au XVIe siècle, les Japonais appelaient les Européens et les étrangers « Nanban », ce qui signifie « barbares du Sud ». Bien que l'Europe soit située à l'ouest du Japon, cette appellation est issue de la vision chinoise des étrangers du Sud comme étant non civilisés. Ce terme a été élargi et copié par la culture japonaise, ce qui a conduit les citoyens japonais à appeler les étrangers « Nanban ».

État: Très bon, une seule assiette avec un petit éclat sur le bord. Pas de fissures, de restaurations ou d'autres éclats.

Provenance :
- Christies 13 mai 200, 'Live Auction 5967, Japanese Art & Design', lot 7.
- Lempertz n° 307815.
- Collection privée allemande 2024.