Masque lune apparaissant lors des fêtes de réjouissances du « Gbagba »ou les danses des funérailles des femmes. Il n'est pas lié à un culte des astres comme nous l'avons longtemps cru mais, il intervient plutôt comme un préambule, il introduit les autres masques à commencer par les masques animaliers. Il fait le lien avec les phénomènes naturels et les êtres vivants, visibles ou invisibles entre le palpable et l'impalpable. Il est un signe. Pour concrétiser ce phénomène abstrait, les Baoulé ont humanisé la lune.
C'est ainsi, que nous retrouvons dans le masque qui vous ai présenté ici, un visage stylisé inscrit dans un cercle. Les lignes sont très graphiques ce qui diffère des masques portraits qui sont plus réalistes. Le front est haut, les arcades sourcilières sont représentées en demi-cercles se rejoignant par une ligne horizontale en pointillée. Les paupières sont mi-closes et rehaussées de blanc. Le nez est droit et amène le regard vers une petite bouche dont les lèvres sont projetées en avant dans une position nous faisant penser à quelqu'un qui siffle. Cette bouche ronde fait écho à la rondeur du visage. L'intérieur a été peint en blanc et fait le lien avec les yeux. Enfin, le masque est auréolé d'une frise dentelée nous renvoyant aux rayons lunaires. L'aspect général est lisse et laqué de noir. Ces masques lune sont assez rares dans les collections et sont un beau témoignage de la simplification dont sont capables les Baoulé.
Peuple Baoulé, côte d'Ivoire.
Bois d'hévéa, patine d'usage et très belle patine interne.
Hauteur : 27 cm
Première moitié du XXème siècle
Provenance : collection Norbert Boutet
vendu avec son socle