Sur l'étiquette au dos du tableau est inscrit le titre de l'œuvre : "Composizione II - Corpi vaganti"
Gianpaolo Lazzaro (Padoue, 4 février 1911 – Milan, 20 décembre 1977)
Matériau: Huile sur carton
Cadre: Cadre en bois peint et doré
Dimensions: Sans cadre H 50 cm x L 40 cm ; avec cadre H 70 cm x L 59 cm
Époque: Années 1950
Provenance : Étiquette de l'exposition et adresse de l'atelier de l'artiste au dos
Cette œuvre signée par Gianpaolo Lazzaro représente un moment clé de son parcours artistique, durant sa période la plus mûre et inspirée. "Composizione II - Corpi vaganti" incarne parfaitement son intérêt pour le mouvement et la suspension dans l'espace, avec des formes défiant la gravité qui semblent flotter dans un univers indéfini. Les figures sont esquissées avec une synthèse qui traduit l'essence de sa période cosmique, où Lazzaro explorait des thèmes liés à l'évanescence et à l'inconnu.
Le cadre en bois peint et doré, d'époque, encadre et valorise l'œuvre, conférant une aura de raffinement et de classicisme qui contraste avec l'avant-garde du sujet. Le revers du tableau présente une étiquette d'exposition ainsi que l'adresse de l'atelier de Lazzaro à Milan, un détail rare confirmant l'origine directe et l'importance historique de l'œuvre.
Gianpaolo Lazzaro naît à Padoue en 1911 et, après avoir étudié à l’Académie de Brera à Milan, il se distingue rapidement comme l'un des protagonistes des avant-gardes italiennes. À seulement 16 ans, il accompagne Francesco Dal Pozzo en Siam, où il expose pour la première fois. Son installation à Milan en 1931 marque le début d'une carrière artistique intense. Pendant les années 1930, il entre en contact avec des figures importantes comme Lucio Fontana et Carlo Carrà, avec qui il développe une estime mutuelle. Ces deux artistes partagent une passion pour la recherche de nouvelles formes expressives et l'exploration de matériaux innovants.
Lazzaro vit des années difficiles pendant la Seconde Guerre mondiale, mais ces expériences influencent profondément sa vision artistique. Après le conflit, son travail évolue vers des œuvres qui expriment une dimension métaphysique et surréaliste, où les corps et les espaces s'entrelacent dans une danse de lumières et d'ombres. En 1944, il participe activement à la Résistance, une expérience qui nourrit davantage sa recherche créative.
Sa carrière prend un tournant décisif avec sa rétrospective personnelle en 1949 organisée par Carlo Cardazzo, où Lazzaro présente son langage artistique en pleine évolution. En 1954, Dino Buzzati, qui se reconnaît dans l'univers créatif de Lazzaro, lui dédie une nouvelle qui explore les intersections entre l'art et la vie. Lazzaro s'engage également dans la critique d'art, écrivant pour le *Domenica del Corriere*, où il discute de l'art moderne et de son évolution, en faisant référence à des artistes comme Piero Manzoni et Enrico Castellani.
Son travail des années 1950 et 1960 culmine avec les "Cosmocronache", des œuvres qui superposent des éléments peints à des matériaux récupérés, créant un dialogue entre la réalité quotidienne et la dimension fantastique. Lazzaro se distingue par son approche unique et personnelle, évitant de s'associer à des manifestes artistiques et poursuivant un chemin autonome qui explore la profondeur de l'existence humaine à travers l'art. Sa dernière exposition en 1977 témoigne de son engagement pour l'innovation et la recherche d'une purification expressive qui continue d'inspirer les artistes contemporains.
Ce tableau date de la période la plus prolifique de l'artiste, lorsqu'il atteint une maturité expressive qui le place parmi les figures centrales de l'art contemporain italien. Les œuvres de cette époque sont considérées comme les plus représentatives et recherchées pour leur capacité à synthétiser la tradition picturale avec une innovation esthétique raffinée.