« L’Amour rendant hommage à sa mère »
« Vénus en réflexion »
« Vénus désarmant l’Amour »
« Le sommeil d’Ariane »
Epoque Louis XVI
Restaurations d’usage, cadres probablement du XIXe siècle
H. 39 x L. 37 cm
La série d’aquatintes que nous présentons présente un intérêt particulier. Tout d’abord, nous nous devons de citer le Louvre, qui possède un ensemble d’aquatintes identiques dans ses collections, autrefois collectionnées par le baron Edmond de Rothschild. La qualité de ses quatre oeuvres n’est donc pas à démontrer, ajoutons toutefois que « Vénus en reflexion » est également dans les collections de la National Gallery of Art de Washington.
Elles ont été réalisées par Jean-François Janinet (1752-1814). Graveur, éditeur d’estampes et imprimeur, il a produit un certain nombre d’aquatintes très appréciées aujourd’hui. Lui même fils d’un graveur parisien, il a été formé par son père au dessin avant de rentrer dans l’Académie Royale.
Jean-François Janinet reprend les oeuvres de Jacques Charlier (1720-1790). Ce dernier est connu pour son fin travail de miniaturiste, mais aussi pour ses pastels, aquarelles et gouaches. Il y représente très souvent des scènes mythologiques, des scènes érotiques, des scènes galantes et des portraits. Il fut l’élève de François Boucher dont nous retrouvons avec évidence les influences dans les oeuvres de notre étude. Il était estimé par ses contemporains comme en témoigne ses commanditaires qui sont entre autres Louis XV (à partir de 1753), madame de Pompadour, le comte de Caylus ou le prince de Conti.
Enfin, un troisième personnage vient intervenir dans l'histoire de cet ensemble. Il s’agit de Gilbert Levy, un marchand grand amateur de céramiques du XVIIIe siècle. Né à Nantes en 1884, il s’installe à Paris dans une boutique dans le Faubourg Saint Honoré, puis de Penthièvre, avant d’être déporté à Auschwitz où il décédera en 1944. Spécialisé véritablement dans les rares pièces de porcelaine de Saint-Cloud, Mennecy, Chantilly, Vincennes ou Sèvres, sa boutique présentait un décor XVIIIe où de nombreuses gouaches, gravures et dessins surmontaient ces céramiques. Il était une véritable référence dans ce domaine puisqu’il conseillait notamment J.P Morgan, Maurice Fenaille, Paul Getty ou Jack et Belle Linsky (dont la collection est reconstituée au Metropolitan Museum de New York aujourd’hui). Chaque oeuvre passant par sa collection possède une étiquette (comme nos quatre aquatintes). Manuela Finaz de Villaine, experte en céramique) explique ceci dans la Revue de la Société des Amis du Musée National de la Céramique (Sèvres) : « Encore aujourd’hui, ce certificat est immédiatement et mondialement reconnu ». S’il avait un goût certain pour la porcelaine, il n’y a aucun doute quant à ses qualités concernant la sélection des oeuvres qu’il exposait dans sa collection.