Document 1 : il s'agit du convoyage vers Gênes de 100 conscrits de 1813 (dernier contingent sous l'Empire). Le document se présente sous forme d'une liasse de plusieurs feuillets reliés entre eux par un cordonnet. La première page décrit l'état de départ du groupe, parti le 12 octobre 1812 pour reconstituer les rangs du 67ème de Ligne stationné à Gênes en Italie, pour une arrivée prévue le 29 novembre. Il y est fait mention du nom des encadrants et de leur rôle.
Les pages centrales reprennent l'état civil de chaque conscrit, ainsi que son descriptif très détaillé, comme on le faisait sur les passeports de l'époque.
La dernière page est consacrée à l'état d'arrivée du groupe, qui est contresigné du Chef du 4ème Bataillon du Régiment, que le groupe intègre. A noter qu'il n'y a plus que 98 hommes à l'arrivée, l'un ayant été déposé dans un hôpital, l'autre s'étant enfui. Les arrivants sont examinés par le médecin du corps, qui juge que deux hommes sont inaptes au service. Quitus est donné aux "conducteurs". A noter que l'arrivée se fait le 23 novembre, six jour avant la date prévue.
Ce document est un émouvant témoignage du sort de ces "Marie-Louise", ainsi appelés parce qu'en l'absence de l'Empereur engagé dans la campagne de Saxe c'est l'impératrice qui signa le décret de conscription de 1813. Beaucoup de ces malheureux, peu aguerris, tomberont lors de la campagne de France. Pour avoir une idée de la vie et du sort de ces hommes, il convient de lire le roman d'Erckmann et Chatrian "Le conscrit de 1813".
Document 2 et 3 : il s'agit du compte-rendu du Conseil de Réforme du département pour les années 1806 et 1807. Y sont mentionnés les noms des réformés, ainsi que le motif de la réforme. A noter la réforme de l'un des hommes pour perte de l'index de la main droite. Il n'était pas rare que cette mutilation soit volontaire puisque l'amputation de l'index ne permettait plus l'utilisation du fusil.