(Périgueux 1882 - 1965)
L’Isle à Barbabé - Trélissac
Huile sur toile
H. 81 cm ; L. 65 cm
Signée en bas à droite
Provenance : Collection privée, Charente
Durant son enfance au sein de la capitale du Périgord, André Prugent fréquente l’école de dessin de la ville, dirigée en cette fin du XIXème siècle par Jean-Louis Daniel. Devenant rapidement son élève préféré, ce chef de file de l’école de Périgueux ne manquera pas de le diriger suite à de rapide progrès, au Salon des Artistes Français où il exposera pour la première fois à 18 ans.
Après la mobilisation de 14-18, Prugent revient sur ses terres où il est régulièrement accompagné lors de sorties pour peindre sur le motif, par Emile Chaumont, André Saigne, Gustave Chérifel, etc. Cette jeune génération se retrouvait généralement l’après-midi, alors que Prugent laissait les rennes de la boutique familiale à son épouse. Ce magasin n’était autre que le lieu d’approvisionnement des peintres de la région puisque s’y trouvaient les couleurs, toiles et autres supports nécessaires aux arts. Les vitrines de ce lieu situé rue de la Clarté à Périgueux étaient aussi le lieu d’exposition permanent des dernières réalisations du peintre.
Épris des proches contrées de la vallée de l’Isle, ce sont les noms de Chancelade, Champcevinel, Bassillac qui reviennent à de nombreuses reprises dans les compositions du peintre. Les supports très simples qu’André Prugent utilisa ont souvent marqué la touche de cet artiste que certains comparaient à Cézanne de son vivant. Trames épaisses de toiles, cartons souples, ajoutés à une touche large et parfois très épaisse donnait un caractère vif à ses travaux.
En 1929, il est reçu sociétaire des Artistes Français et continuera à exposer au Salon jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale. Cependant, il continue à exposer dans différentes villes françaises et verra son travail local couronné par une exposition rétrospective au Palais des Fêtes de Périgueux, où huiles, pastels, aquarelles et bois gravés se côtoyaient, en cette année 1965, veille de sa mort.
Nous avons remarqué plusieurs œuvres signées et datées en anglais. Ce fait est aujourd’hui inexpliqué, et vous invite à nous contacter, si une information pouvant nous renseigner est en votre possession.
Réalisée sur une toile à la trame large, cette belle composition diffuse l’ambiance voulue par Prugent, faisant régner en maître la végétation. Les bords de l’Isle que le peintre représentent ici sont ceux des abords de Barnabé, du nom du moulin situé sur la commune de Trélissac et le dernier avant Périgueux. Plus connue encore est la Guinguette de Barnabé, où de nombreux périgourdins se retrouvaient au bord de la rivière pour de longs bals.