"Alexandre Falguiere (1831-1900), Signée Et Porte Le Cachet Du Fondeur «thiébaut Frères Fondeurs"
Alexandre Falguière (1831-1900) est l'un des sculpteurs les plus réputés de la France du XIXe siècle. Né à Toulouse le 7 septembre 1831, il est formé à l'École des Beaux-Arts de Toulouse, avant de rejoindre l'École des Beaux-Arts de Paris en 1854 où il devient élève de François Jouffroy, un sculpteur académique. C’est sous l'influence de son maître qu'il développe son style qui s'inscrit dans la tradition classique, mais avec une sensibilité moderne et réaliste.Falguière connaît son premier grand succès lorsqu'il remporte le prestigieux prix de Rome en 1859 avec son bas-relief intitulé **"Méphistophélès emportant Marguerite"**. Grâce à cette récompense, il part séjourner à la Villa Médicis à Rome, ce qui marque un tournant décisif dans sa carrière. À Rome, il est profondément influencé par l'art de l'Antiquité, mais aussi par la Renaissance italienne. Ces influences se retrouvent dans ses œuvres, caractérisées par une grande rigueur anatomique et une élégance classique.
L'une des œuvres les plus emblématiques de Falguière est sa sculpture **"Tarcisius"** (1868), qui représente le jeune martyr chrétien, symbole de l'innocence et du sacrifice. Cette œuvre est saluée pour son réalisme et son intensité dramatique. À cette époque, Falguière se distingue par sa capacité à représenter des corps humains avec une grande précision anatomique, tout en leur insufflant une certaine gravité émotionnelle.
En 1870, Alexandre Falguière est chargé par le gouvernement français de réaliser un monument commémorant la victoire de la France lors de la guerre franco-prussienne. Ce projet, la **"Victoire"**, est achevé en 1874. Cette œuvre allégorique, qui représente une femme ailée brandissant une couronne de laurier, est saluée pour sa puissance et son expressivité.
Le bronze représentant **"Diane en buste"** est un exemple remarquable de l'art de Falguière. Diane, déesse de la chasse dans la mythologie romaine, est fréquemment représentée dans l'art occidental en raison de son association avec la nature, la pureté et la force. Le choix de Falguière de représenter la déesse en buste témoigne de son intérêt pour la représentation de la figure humaine sous ses aspects les plus nobles. La patine du bronze confère à l'œuvre une profondeur visuelle et tactile, accentuant la pureté des formes et la noblesse du sujet. Ce buste repose sur un socle en marbre, ajoutant une touche de raffinement à l'ensemble.
Ce bronze est signé et porte le cachet de la fonderie **Thiébaut Frères**, une des fonderies les plus réputées de Paris à l'époque. La fonderie Thiébaut, fondée par les frères Victor et Léon Thiébaut, était particulièrement connue pour la qualité de ses moulages et sa collaboration avec les plus grands sculpteurs de l'époque, dont Falguière. La signature de cette fonderie sur le bronze témoigne du soin apporté à sa réalisation.
En plus de ses travaux en sculpture, Alexandre Falguière était également un peintre talentueux. Il expose régulièrement au Salon de Paris, où il présente aussi bien des peintures que des sculptures. Ses peintures, bien que moins connues que ses sculptures, révèlent une sensibilité similaire dans le traitement des formes et des émotions.
Falguière a également laissé sa marque sur le plan institutionnel. En 1882, il est nommé professeur à l'École des Beaux-Arts de Paris, où il enseigne à de nombreux artistes qui feront carrière par la suite. Parmi ses élèves les plus célèbres, on compte Antonin Mercié, qui deviendra lui-même un sculpteur de renom.
Vers la fin de sa vie, Falguière reçoit de nombreuses distinctions, dont la croix de commandeur de la Légion d'honneur. Il réalise aussi plusieurs commandes publiques importantes, notamment des monuments aux grands hommes de l'histoire de France, comme **le monument à Balzac** ou celui du compositeur **Fromental Halévy**.
Alexandre Falguière est décédé le 19 avril 1900, laissant derrière lui un riche héritage artistique. Sa contribution à l'art de la sculpture est marquée par sa capacité à conjuguer réalisme et idéal classique, tout en abordant des thèmes variés allant de la mythologie à l'histoire contemporaine. Ses œuvres continuent d'être admirées dans les musées du monde entier, notamment au musée d'Orsay à Paris.
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