Toile rentoilée de 64 cm par 58 cm
Cadre ancien de 82 cm par 76 cm
Notre tableau est une reprise d’atelier d’un original peint vers 1730 qui se trouve aujourd’hui dans une collection particulière. Devant le succès rencontré, l’artiste et son atelier ont réalisé quelques autres versions à des formats différents.
Le jeu de la chandelle est le titre donné à cette œuvre où trois dames d’un âge ô combien respectable, pour lesquelles les dents sont un souvenir, s’adonnent à un petit jeu en essayant tout de même d’éteindre une bougie d’un souffle par conséquent difficile à diriger. Une jeune femme suit la scène avec beaucoup de plaisir et très certainement, beaucoup de tendresse.
Cette très belle œuvre bénéficie d’un cadre somptueux aux décors finement ciselés.
Charles Antoine Coypel (1694-1752)
Coypel est né à Paris le 11 juillet 1694 dans une famille de peintres d'histoire très prospère et influente. Son grand-père, Noël Coypel, avait été directeur de l'Académie française de Rome ainsi que de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture. Antoine Coypel, le père de Charles-Antoine, reçut de nombreuses commandes de la famille royale française, notamment Philippe II, duc d'Orléans. Il deviendra également directeur de l'Académie Royale en 1714 et premier peintre du Roi l'année suivante. Philippe Coypel (1703-1777), deuxième fils d'Antoine Coypel, deviendra valet de chambre du Roi.
Charles Antoine Coypel se révèle dès le plus jeune âge extrêmement brillant, tant par son talent d'artiste que par son habileté politique et stratégique pour accéder rapidement aux plus hauts postes de l’administration artistique. Ainsi, devient-il membre de l’Académie de peinture et de sculpture en 1715 (à seulement 21 ans) et Garde des tableaux et dessins de la couronne dès 1722 (à 28 ans).
Il travaille comme acteur et dramaturge avant de se consacrer à la peinture. Même après son passage du spectacle vivant aux arts visuels, il gardera des liens avec le théâtre, qui demeurera une source importante d’inspiration tout au long de sa carrière.
Il reçoit de nombreuses commandes religieuses (Pèlerins d'Emmaüs, 1746, Paris, églises Saint-Merri et Saint-Louis-en-l'Île, avec dessin au Louvre). Ses portraits (Philippe Coypel, 1732, Louvre) montrent son sens de l'observation et de l'effet décoratif.
Ce peintre lettré (les Folies de Cardenio, 1721) exécuta, en particulier après 1740, de nombreux tableaux inspirés par le théâtre (la Tenture de Dresde, 1748-1750). Mais surtout, en disciple de son père, il veut revivifier la peinture-expression des passions, définie par Poussin, Le Brun et A. Coypel. De là le caractère " dramatique " de son œuvre, fondé sur les liens possibles entre le théâtre et la vie, et l'importance des tableaux, dont le sujet est théâtralisé (Persée délivrant Andromède, 1727, Louvre ; La France rend grâce au ciel pour la guérison de Louis XV, 1744, église de Clairvaux).
Charles Antoine Coypel vit au palais du Louvre à partir de l'âge de trois ans, lorsque son père reçoit un brevet de logement en 1697. Les logements de sa famille comprenaient également au moins quinze pièces sous la Grande Galerie et un espace de studio de trois mille pieds carrés.
Il hérite des fonctions de dessin et de peinture de son père en tant que premier peintre du duc d'Orléans à la mort de son père en 1722. Il devient premier peintre du Roi et directeur de l'Académie Royale en 1747. Il travaille sur plusieurs commandes de peintures pour le palais royal de Versailles, et pour Louis XV et son épouse, la reine Marie Leczinska.
Il était un excellent dessinateur de tapisserie. Il dessine des tapisseries pour la manufacture des Gobelins. Ses tapisseries les plus réussies ont été créées à partir d'une série illustrant Don Quichotte. Coypel est le premier à illustrer Don Quichotte de manière sophistiquée. Ses illustrations ont été peintes comme cartons pour des tapisseries, puis gravées et publiées dans un in-folio de luxe à Paris en 1724. Coypel a créé vingt-huit petites peintures pour ces tapisseries sur plusieurs années. Chacune des peintures servait de pièce maîtresse d'un espace plus grand richement décoré d'oiseaux, de petits animaux et de guirlandes de fleurs sur un fond à motifs. Plus de deux cents pièces de la série Don Quichotte ont été tissées entre 1714 et 1794.
Parallèlement à sa carrière de peintre, Coypel écrit une quarantaine de pièces de théâtre entre 1717 et 1747. Seules Les Folies de Cardenio (1720) sont publiées. Elles ont été jouées au palais des Tuileries en 1721. Dans La Poésie et la Peinture, comédie allégorique en trois actes, l'artiste comparait les qualités des deux arts. Le peintre a également réalisé des œuvres sur le thème du théâtre, dont les portraits des comédiennes de la Comédie-Française Charlotte Desmares et Adrienne Lecouvreur.