Galvanoplastie XIXe de deux pièces maîtresses du trésor de Berthouville qui avec celui d'Hildesheim est un des Chef-d’œuvres de l’ordvefrerie romaine impériale du 1er siècle / Italie, Latium, Rome (lieu de création) aujourd'hui conservé au musée de La Bibliothèque Nationale de France
Hauteur 30 cm
diametre 14 cm
Les œnochoés sont recouvertes de scènes tirées de L'Iliade d'Homère, récit de la guerre de Troie, centrées autour du héros Achille. Indissociables, dialoguant l'une avec l'autre, alternant les épisodes, elles racontent la lutte entre Hector, fils aîné de Priam, roi de Troie, et Achille, héros fils d'un mortel, Pélée, et d'une divinité, Thétis, le plus vaillant des Achéens
les Grecs venus rechercher la belle Hélène.
Sur la première est illustré l'épisode qui va déclencher la colère d'Achille : Patrocle, son compagnon d'armes, a été tué par Hector. Le cadavre nu de Patrocle a été rapporté dans le camp des Grees qui l'entourent et le
pleurent. Au revers se déploie la conclusion de cet affrontement : Hector a été tué, son père et un groupe de Troyens, reconnaissables à leurs tenues orientales, tuniques à manches longues et bonnets phrygiens, viennent réclamer le corps, Le cadavre nu d'Hector est placé sur une balance, surmontée
d'un masque théâtral de satyre, en contrepoids d'une grande amphore. La scène s'inspire de la tragédie Les Phrygicns d'Eschyle, poète athénien du v° siècle av. J.-C., qui conte que Priam a dû payer le poids du mort en or.
Le second vase est consacré à la mort des deux champions : Hector, tué par Achille aidé de la
déesse Athéna, est traîné derrière le char de son vainqueur. Depuis les murailles de Troie, Priam et Hécube assistent à la mort et à l'humiliation de leur fils.
La scène suit le récit d'Homère au chant XXII de
L'Iliade (vers 395-409).
Au revers, Achille, touché au talon, son seul point faible,tombe à terre. Dans L'Iliade, sa mort lui est prédite par Hector mourant, mais c'est dans une autre épopée aujourd'hui perdue, l'Etbiopide, que sa fin est décrite.
Sur les cols sont représentés deux épisodes annon-
ciateurs de la chute de Troie, illustrant la ruse et la force des Grecs, en la personne d'Ulysse, roi d'Ithaque, et de Diomède, roi d'Argos. Lorsque les cenochoés sont de profil, un seul personnage se voit, suscitant l'interrogation. Sur la première, Diomède s'empare du Palladion, la statue sacrée d'Athéna qui
rendait invincible la ville de Troie , aidé par Ulysse. Sur la seconde, l'espion troyen Dolon, vêtu d'une peau de loup ,
rencontre Ulysse. Forcé de livrer les dispositions de l'armée troyenne, il sera ensuite décapité par Diomède.
Reconnaître et commenter ces images, qui se répondent et s'entremêlent, permettait aux convives de faire preuve de leur érudition et de montrer leurs connaissances en littérature grecque, fondement de la culture des élites romaines.
Quant à l'artisan qui les a créées, il est probable qu'il
s'inspirait de cartons qui circulaient dans les ateliers. Le sitede Begram, en Afghanistan, a par exemple livré des modèles en plâtre, dont un médaillon présentant le vol du Palladion par Diomède et Ulysse, motif qui se retrouve aussi sur des pierres gravées, dont une signée du graveur Felix, actif à Rome vers 40-20
av.J.-C. Les mêmes thèmes figurent dans le décor à fresque des maisons pompéiennes, où les scènes mythologiques et homériques sont à la mode. Ces fresques sont elles-mêmes le reflet de la grande peinture grecque, aujourd'hui disparue.
Découvert dans un temple dédiée à Mercure, elles portent sur épaule une inscription en latin
MERCVRIO AVGVSTO Q DOMITIVS TVTVS EX VOTO
Transcription :
MERCURIO AUGUSTO QUINTUS DOMITIUS TUTUS EX VOTO
Traduction : A Mercure auguste, Quintus Domitius Tutus (a fait ce don) à la suite d'un vœu
une paire rare et exceptionnelle pour une collection autour de l'antique aussi étudite que spectaculaire.