Lettre autographe signée « Juliette » à Victor HUGO avec DESSIN. 20 août (1841) vendredi soir 4h 3/4; 4 page in-4°. Lettre en partie restaurée.
Jolie lettre emprunte d’humour, d’amour et de courage alors que Victor Hugo vient de faire son entrée à l’Académie Française le 3 juin 1841 : « Est-ce que je suis ton domestique dis-donc toi, heim ? Tâche un peu de me répondre plus vite que ça. Et puis je te dirai l’âge du capitaine Lambert. Voim, scélérat avec une pipe et bas des rouges. Et ma copie ? Est-ce que par hasard vous voulez m’empêcher de TRAVAILLER ? C’est que vous en êtes très capable avec votre air sournois. Dis-donc, est-ce que je suis ton domestique ? Pauvre ange bien aimé en pensant à tous les ennuis et à tous les embarras auxquels tu es en proie je n’ai plus le courage de rire. Comment vas-tu faire mon pauvre bien aimé ? Pour moi je ne vois pas du tout comment tu pourras suffire à toutes les charges qui se multiplient autour de toi ; pour mon compte j’en suis effrayée au-delà de ce que j’ose dire. Pauvre Toto bien aimé comment ferons-nous tant que nous sommes ? Enfin, ce n’est pas le moment de se laisser aller au découragement au contraire. Et quand à moi (…) je ferai des dettes, dettes et redettes plutôt que de manquer à ce que je dois à mon amour et à ton dévouement. Ainsi fichons-nous de ça en somme et soyons heureux en dépit de toutes les absurdes iniquités qui nous crèvent sur la bosse. Dis donc nous ne sommes pas leurs domestiques et nous nous fichons d’eux à pied et à cheval et bientôt en voiture s’il plait à Dieu. [dessin représentant une diligence tirée par six chevaux avec à l’intérieur Victor Hugo et Juliette Drouet]. Ainsi mon Toto n’aie pas de chagrin. Je t’aime. Je ferai des dessins pour gagner TA vie. Sois donc tranquille et puis si je ne suis pas TON DOMESTIQUE je suis ta SERVANTE bien fidèle et bien dévouée. Ne sois pas triste mon cher petit homme bien aimé. Juliette »