L’annonciation - Peter Candid (Bruges, 1548 - Munich, 1628), XVIIème Siècle

L’Annonciation - Peter Candid (Bruges 1548 - Munich 1628)
Huile sur cuivre, h. 32 cm, l. 28 cm
Cadre en bois sculpté, le modèle à cassetta, Italie, XVIIème siècle
Encadré : h. 46 cm, l. 42 cm

Provenance : collection privée génoise, acquis auprès de la maison de ventes Cambi, Gênes, en avril 2013

Lumineux et intense notre tableau allie le ciel et la terre dans cette scène d’Annonciation animée de multiples figures.
Doté d’une palette pétillante, le coloris frais et printanier accroche l’œil du spectateur et fait surgir cette ambiance fébrile de la rencontre inattendue entre l’archange Gabriel et la Vierge Marie.
Toute la puissance du ciel semble pénétrer dans cet intérieur paisible de la chambre de la jeune femme. Occupée à la lecture et prière devant le prie-Dieu, son panier de couture mis de côté, Marie semble déroutée par la présence divine.
L’ange Gabriel, agenouillé sur un nuage tenant dans son bras gauche la branche de lys, dont la couleur blanche immaculée est le symbole de la pureté de Marie. Ses vêtements aux étoffes colorées s’envolent au vent, suggérant sa venue soudaine. De son bras droit il indique le ciel et le Dieu et révèle à Marie son destin.
Le ciel s’ouvre au-dessus de deux protagonistes, la colombe blanche de Saint Esprit émerge des nuages en glorifiant de la lumière divine cet évènement, tandis que les anges accompagnant Gabriel flottent dans les aires en rendant grâce au Seigneur.
Le support lisse qui est le cuivre, permet au peintre de rendre avec une minutie et attention particulière tous les détails, modeler les drapés des vêtements en rehaussant des crêtes et des plis cassés.
Notre œuvre est une variante de format réduit d’un très grand tableau que Peter Candid a exécuté pour l’église de Saint Michel à Munich à la demande du duc de Bavière, Guillaume V. Très souvent, après avoir exécuté des grands tableaux payés par divers commanditaires, le peintre avec son atelier réalisait des « ricordi » pour un usage privé ou commercial. Dans le cas de notre œuvre, le peintre modifie la composition originale en offrant le plus grande espace à la partie terrestre – la chambre de Marie, en remplaçant la figure de Dieu le Père par les lettres de l’hébreu ancien Yahvé (YHWH) et en ajoutant des nombreux petits détails afin de mieux illustrer l’intimité domestique de Marie.
Un vase rempli de fleurs sur la petite table au fond, les oiseaux qui mangent les graines et un petit chat qui dort au premier plan sont tous des éléments supplémentaires du décor.

Peter De Witte, dit Peter Candid
Né à Bruges en 1548 et mort à Munich en 1628, est un peintre maniériste flamand , auteur de projets de tapisserie, actif en Italie et en Bavière où il travailla pour diverses cours princières.