Vanitas (comme une Allégorie de la Vanité de la vie ou de la Jeunesse)
Peinture à l'huile sur toile - cm. 121 x 84, dans le cadre cm. 135 x 98
Le travail est accompagné d'une étude approfondie rédigée par le prof Emilio Negro, dont nous présentons quelques extraits.
VOUS POUVEZ TROUVER TOUS LES DÉTAILS DIRECTEMENT SUR LE LIEN SUIVANT: https://www.antichitacastelbarco.it/it/prodotto/erasmus-quellinus-ii--vanitas
Le thème de la peinture que nous proposons est une "Vanitas" singulière et rare, un sujet à forte valeur morale qui, dans le domaine pictural, renvoie à une composition avec des éléments symboliques faisant allusion au thème de la fugacité de la vie, et donc de l'intention en invitant le spectateur à méditer sur le caractère éphémère du destin humain et sur la fragilité des plaisirs mondains.
Ces sujets, qui ont eu un succès particulier dans le contexte flamand, sont des œuvres d'un grand charme, intéressantes à étudier et souvent difficiles à déchiffrer ; protagoniste de notre toile, nous voyons un petit amour capricieux, assis sur un sarcophage, une sorte de Carpe Diem anthropomorphe pictural (saisir l'instant fugace), qui vous invite à méditer sur la fugacité de la vie et à profiter des moments de bonheur qu'elle accorde ; ceci indépendamment des fortunes alternées du destin, symbolisées par le pied du putto piétinant les pièces d'or, le tissu précieux, le sceptre, l'étole d'hermine, le crâne, le cor de chasse et les livres.
A ses côtés se trouve une nature morte de fleurs multicolores, rassemblées dans un vase de cristal, dont la présence prend un sens allégorique clair, puisqu'elles constituent la métaphore de la fugacité de la beauté juvénile qui, comme les fleurs fraîches, est vouée à se faner.
Le sépulcre de pierre sur lequel est assise la chérie est particulièrement remarquable, sur lequel se trouve l'acronyme « DMS », à dissoudre dans la phrase latine « Diis Manibus Sacrum », c'est-à-dire aux dieux sacrés des mains, correspondant à l'invocation gravée sur le pierres tombales du dernier paganisme, adressées aux esprits des ancêtres divinisés.
Un autre détail très intéressant est la feuille blanche qui émerge des pages du volumineux psautier fermé, dans laquelle la phrase latine est tracée dans une belle calligraphie du XVIIe siècle : « Defecerunt sicut fumus dies / mei Psal J.97 » pour traduire : « mon jours presque fument ils ont disparu » (Psautier, Psaume 1. 97), équivalent à une autre exhortation à réfléchir sur la courte durée de l'existence.
En ce qui concerne l'origine picturale de la composition en question, il convient de noter tout d'abord qu'il s'agit d'une réplique intéressante, avec quelques modifications, d'une œuvre à quatre mains d'Erasmus Quellinus le Jeune (la figure du putto) et Daniel Seghers (la nature morte).
Une version de la même composition est également connue intitulée 'Allégorie du passage de la jeunesse', passée par Sotheby's à Amsterdam sous le nom de Cornelis Schut et Daniël Seghers (12.12.1991, Tableaux et dessins anciens, lot 218, Prix 16.630 €) puis vendue à Londres sous le nom de Thomas Willeboirts Bosschaert (Sotheby's 16.12.1999, lot 59, prix d'adjudication: 126 592 € / 80 000 £).
Ici le lien du tableau: https://rkd.nl/en/explore/images/record?filters%5Bkunstenaar%5D=Willeboirts+Bosschaert%2C+Thomas&query=&start=33
Et encore la Vanité attribuée à Thomas Willeboirts Bosschaert et passée à Vienne par Dorotheum (17/10/2007, estimé: 18 000-24 000 €, lien :
https://www.invaluable.com/auction-lot/thomas-willeboirts-bosschaert-bergen-op-zoom-1613-228-c-ms7xg...#
Quant au tableau en question, on peut comparer sa réalisation à un habile artiste flamand du Grand Siècle, attentif au rendu des détails et fidèle aux enseignements appris grâce à l'étude des compositions créées par les meilleurs maîtres du XVIIe siècle : dans notre toile, en effet, ressortent des accents postaux clairs : -caravagesques et post-rubensiens, typiques des élèves de Wallerant Vaillant ; caractéristiques stylistiques particulières qui sont capturées dans les contrastes efficaces de la lumière et dans le mélange pictural fluide et les couleurs équilibrées.
Ces raisons nous permettent de rattacher cette Vanité au modus operandi du susdit Erasme Quellinus le Jeune (Anvers, 1607 - 1678), l'un des plus proches collaborateurs de Rubens dans les années 1830, ici assisté par l'intervention d'un collaborateur valide formé à l'intérieur de son atelier actif.
Issu d'une famille d'artistes de renom (puisque son père était le peintre Erasmus Quellinus l'Ancien) Erasamus Quellinus II travailla principalement en Flandre où son activité est attestée par les nombreuses compositions similaires à la nôtre, qui lui sont attribuées et conservées dans le plus grand public et collections privées. En outre, il était à la tête d'un atelier établi dans lequel de nombreux étudiants ont été formés, y compris ses enfants et petits-enfants. Il est vrai que dans la toile en question, vraisemblablement destinée à orner les murs d'une noble demeure d'un collectionneur, écrivain ou humaniste, se dégage une peinture juste, surtout dans la recherche insistante des détails, dans des couleurs chaudes, qui sont des qualités spécifiques de les meilleures œuvres interprétées d'Erasmus.