Présentée dans un beau cadre en chêne sculpté et doré de la même époque (XVIIe).
Dimensions avec le cadre : 68 x 88 cm. Le panneau : 52 x 71 cm
Ce tableau de très grande qualité est une œuvre dite de dévotion privée, d'époque XVIIème siècle, il a été exécuté par le peintre anversois Frans II Francken (1541-1642) qui se fit une spécialité et une renommée européenne en réalisant des tableaux de petits et moyens formats illustrant des scènes religieuses, mythologiques ou historiques.
La grande qualité plastique, la fluidité de l'exécution et la finesse des coloris peuvent plaider en faveur d'une exécution autographe du Maître pour les figures… et peut être par son atelier pour les éléments de la composition. Datant du premier quart du XVIIème siècle, il est marqué par les derniers feux de l'esthétique maniériste dont on retrouve ici de nombreux traits stylistiques.
Il représente l'adoration des rois mages qui viennent apporter les trois cadeaux (or, encens et myrrhe) à l'enfant jésus. Dans la tradition iconographique Gaspard, aux traits asiatiques, offre l'encens, Melchior, représenté comme un vieillard blanc et barbu, l'or, et Balthazar, à la peau noire, la myrrhe.
À partir de la seconde moitié du XVIe siècle, la peinture prend un nouvel essor surtout en raison de l’élargissement du marché de l’art aux classes bourgeoises. En effet, jusque-là, les commanditaires des peintres étaient soit les institutions religieuses, soit, les cours aristocratiques. Les peintres leur étaient d’ailleurs souvent attachés : moines appartenant aux ordres monastiques dont émanait la commande, ou artistes/artisans embauchés comme « valets » par les princes, et faisant ainsi partie de leur domesticité, pour un temps donné. La seconde partie de la période appelée maniériste correspond à cette explosion du marché de la peinture. Les professions de peintre et de dessinateur/graveur prennent de l’ampleur : ils possèdent souvent des ateliers indépendants, et on assiste à une augmentation considérable des effectifs des différentes guildes urbaines, particulièrement dans les villes italiennes et dans celles des Flandres et des Pays-Bas, qui profitent de la richesse liée au commerce maritime.
Si les plus habiles des peintres, ou les plus fortunés, voyageaient pour se former auprès des maîtres de renom international, notamment ceux de Venise et de Rome, la plupart des autres ne quittaient jamais leur région natale, et travaillaient beaucoup à partir de gravures.
Un des sujets très en vogue à cette période, pour les tableaux de dévotion familiale, était la nativité ; et l’adoration des rois mages, peut-être parce que ce conte faisait rêver…
*Biographie de Frans II Francken
Né en 1581, Frans Francken est l’héritier d’une famille de peintres flamands à Anvers et en devient même l’artiste le plus célèbre. Établie dans l’art depuis cinq générations, elle bénéficie aujourd’hui d’une grande notoriété. L’artiste est donc formé par son père, Frans Francken I, dit le Vieux, ainsi que son oncle, et s’inspire grandement du style pictural paternel. Leurs tableaux sont parfois difficilement distinguables les uns des autres, ils signent donc différemment : le premier Oude F. Francken et le fils, Jon F. Franck. Cependant, il opte pour la signature de son père en 1628 afin de se distinguer de son fils, qui reprend alors la sienne. Il perpétue la pratique artistique familiale avec ses propres enfants, Ambrosius et Frans III, qui travaillent avec lui dans son atelier.
En 1605, il devient maître de la guilde de Saint-Luc, regroupant des peintres d’Anvers avant d’en devenir le doyen en 1614. Le rôle principal de celle-ci était de permettre aux membres de vendre leurs productions artistiques et de posséder un apprenti. Puis, à la mort de son père, sa maison devient un centre d’art.
Au cours de sa vie, Frans II côtoie nombre d’artistes de renoms, notamment Van Dyck qui réalise son portrait.
Peintre très recherché, un grand nombre de ses œuvres sont exposées dans les plus grands musées du monde.
Bel état de conservation. Vendu avec un certificat