Portrait de jeune homme avec verre de vin
Huile sur toile, cm 95 x 70
Avec cadre, cm 105 x 80
Né à Comunanza, dans les Marches, en 1660, Amorosi s’installa à Rome en 1668 avec l’intention d’étudier pour devenir prêtre. L’intérêt artistique et la connaissance du peintre Giuseppe Ghezzi, lui ont fait changer d’avis; précisément à l’atelier romain de Ghezzi Amorosi il a commencé son parcours de formation, restant étroitement lié au maître pendant environ onze ans. Vers 1690, à l’âge de trente ans, Amorosi se rend indépendant : sa première œuvre, signée et datée de 1690, est le Portrait du petit garçon Filippo Ricci, actuellement partie de la collection Weitzner de New York.
En 1699, l’artiste reçut la très importante commission du cycle de fresques de l’hôtel de ville de Civitavecchia. Sur les murs du palais ont été représentés par le peintre Pape Innocent III qui reçoit les magistrats de la ville et avec la Vierge et San Fermo; les peintures pariétales de l’Amoureuse ont été détruites lors des bombardements de 1944. En 1702, il peint dans l’église de Santa Maria della Morte à Civitavecchia le retable Saint Grégoire et les âmes du Purgatoire, composition dut de l’art de Carlo Maratta et Sant’Anna, Saint Dominique et Saint Jean-Baptiste : Ces œuvres ne sont que les premières d’une série de retables de main du peintre; parmi les autres, on rappelle le Saint Grégoire Nazianzène de l’église de San Biagio à Rome et la Gloire de putti de l’église de Sant’Andrea della Valle, toujours dans la Ville éternelle. Au milieu du XVIIe siècle, on trouve les premières bambocciate, représentations picturales de scènes de vie populaire qui prennent racine dans la culture visuelle du nord de l’Europe, capables de témoigner de la dissolution de l’idéal classique. Parmi les sujets préférés de l’Amorosi, il y a certainement des enfants, représentés de manière innovante non pas sous la forme de putti - comme cela se passait conventionnellement en ce qui concerne la peinture du XVIIe siècle - mais caractérisés par un fort réalisme : Les plus réussis sont ceux actuellement conservés au Museu Nacional d Art de Catalunya à Barcelone.
La même veine réaliste se retrouve aussi en ce qui concerne ce Portrait d’un jeune homme avec un verre de vin : son protagoniste est un garçon bourgeois et élégant, qui, probablement dans une auberge, trinque avec un verre de vin blanc. Sur la table, figure une belle nature morte avec du pain et du jambon au naturalisme marqué. La capacité d’Amorosi à représenter fidèlement la réalité attire l’attention des historiens de l’art : pour Zampetti, l’exposition Amorosi "attention aux choses de ce monde, pas nécessairement vues avec l’œil mélancolique du peintre nordique, mais pas pour cela avec moins de sens de participation humaine de la part de ceux qui, depuis leur enfance difficile passée dans une localité de montagne, parmi les bergers et les bûcherons, bien devait connaître les difficultés de la vie et l’humilité d’une condition existentielle, si profondément différente de celle dans laquelle il devait ensuite opérer, encore une fois au milieu de difficultés économiques et sociales objectives", tandis que selon l’Argan, Amoureuses "descend des Bamboccianti, spécialement de Cerquozzi, et peint des faits de la vie quotidienne sans le moindre goût pour la scène de costume. Des Espagnols et spécialement du Murillo, il a appris à considérer les enfants pauvres comme particulièrement chers au Seigneur et les peint avec un intérêt plein de respect. Il n’est pas, comme on l’a dit, un néo-caravaggesque mais il est le seul représentant, à Rome, d’une poétique réaliste".
L’objet est en bon état de conservation