Il s'agit d'une pièce de collection d'art Kanak exceptionnelle de part sa taille imposante et son équilibre rare sur ce type d'objet.
Rare casse-tête ou massue de guerre Kanak, type "Kagu", en bois dur, provenant de Nouvelle-Calédonie, daté du XIXème siècle. Cet ancien outil de combat, sculpté dans un beau bois dur massif orné d’une magnifique patine brun sombre et brillante, se distingue par son long manche cylindrique qui se termine par une tête d’oiseau stylisée, dotée d’un bec allongé, de deux yeux en relief et d’une crête retombant à l’arrière du cou. La poignée reflète le style traditionnel des massues kanakes.
Les massues et casse-têtes font partie intégrante de l’arsenal kanak. Bien que plusieurs formes existent, les plus répandues se divisent principalement en deux catégories : les casse-têtes « phalliques » et ceux en forme de « bec d’oiseau » ou de tortue. Leur utilisation pour la guerre et les danses est omniprésente à travers la Nouvelle-Calédonie. Selon Maurice Leenhardt, ces objets servent à exprimer la virilité lors des discours de guerre, un aspect essentiel de la tradition orale. Les différentes formes ne correspondent pas à une utilisation spécifique, mais reflètent des styles régionaux, chaque groupe socio-politique imprimant son identité sur les objets qu’il utilise.
Ces massues étaient brandies lors des pilous, en particulier pour la déclamation des discours généalogiques, symbolisant la virilité et la puissance masculines. Un dessin à l'encre de Chine sur calque, réalisé vers 1954, atteste des objets rassemblés avant 1900 par le conservateur Bernier pour le "musée néo-calédonien". Ce modèle de casse-tête kanak, dit « phallique », représente une arme redoutable utilisée en combat rapproché en Nouvelle-Calédonie.