Très bon état. Montage ancien et cadre Louis XVI.
Pierre-Antoine Baudouin est le fils d'un graveur. Il devient l'élève puis le gendre de Boucher, qui fut son maître en peinture et en genre.
Il épouse, en effet, la plus jeune fille de François Boucher, Marie-Émilie, le 8 avril 1758 Il se spécialise ensuite dans les miniatures à la gouache qu’il expose pour la première fois au Salonde 1761. Il est reçu membre de l’Académie royale en 1763 avec une petite gouache de sujet historique Phryné accusée d’impiété devant l’Aréopage, (Paris, musée du Louvre) et il peint par la suite des illustrations d’épisodes bibliques.
Cependant, il fait surtout sa renommée en tant que dessinateur de scènes libertines dans un cadre contemporain. De telles gouaches furent exposées au Salon de 1763 à 1769. Certaines furent condamnées par l’archevêque de Paris et même par Diderot — lui-même auteur de romans libertins sous pseudonyme — qui écrit : « Greuze s'est fait peintre, prédicateur des bonnes mœurs ; Baudouin, peintre, prédicateur des mauvaises. Greuze, peintre de famille et d'honnêtes gens ; Baudouin, peintre des petites-maisons et des libertins ». Et celui-ci d'ajouter en guise de portrait : « Un type sympathique, facile à vivre, plein d'esprit et quelque peu enclin à mener une vie dissolue ; mais qu'ai-je à craindre, ma femme a plus de quarante cinq ans ! »
L'un de ses chefs-d’œuvre est sans doute la suite de quatre gouaches intitulée Les quatre heures du jour(1753) et que De Ghendt transpose sur cuivre avec une grande délicatesse de tons (1765).
Un certain nombre de ses œuvres est directement inspiré par les scènes d’amour pastoral de Boucher mais l’attention aux thèmes moraux et aux détails démontre qu’il était aussi influencé par Jean-Baptiste Greuze.
Il reçut bien entendu des commandes de la Cour. Il est élu le 20 novembre 1763 membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture et est nommé peintre du roi. Il peint ainsi en 1766, deux portraits pour le roi et une Suite de la vie de la Vierge, en 1767, pour Mme du Barry, alors favorite de Louis XV, et mécène avisée.
Baudouin a sans doute été pour Fragonard un mentor en iconographie libertine. À partir de 1765, ils se partagent l’atelier du défunt peintre Jean-Baptiste Deshays de Colleville au Louvre — dont Baudouin était le beau-frère par alliance. En 1767, ils font la demande d’aller copier ensemble les tableaux de Rubens au palais du Luxembourg. Au moment du décès précoce de Baudouin en 1769, les dessins et tableaux de Fragonard abondent dans son atelier.
Baudouin fut l’un des dessinateurs les plus populaires des dernières décennies de l’Ancien Régime. En 1760, lors de la vente Testard, l'une de ses petites gouaches trouve preneur à 1 750 livres. Il reçut des commandes d’importants collectionneurs tel que le marquis de Marigny. Plusieurs de ses gouaches gravées par Nicolas Ponce, tel Annette et Lubin connurent un grand succès. La vente de son atelier a lieu en mars 1770.