Music Hall, Dranem Sur Scène, Circa 1900
Huile sur carton
46 x 34 cm
52 x 39,5 cm avec son cadre
Signé en haut à droite
Charles Armand Ménard dit Dranem (anacyclique), né le 23 mai 1869 rue du Château-Landon dans le de Paris, ville où il est mort le 13 octobre 1935 dans la clinique de l'Alma dans le , est un chanteur et fantaisiste français.
Son répertoire de chansons à l'humour incongru, et souvent scabreux, a fait de lui une des vedettes les plus populaires du café-concert.
Des débuts difficiles
Fils d'un artisan-joaillier, il est très tôt attiré par le café-concert. En septembre 1890, il se lance sur les planches d'une société d'amateurs de son quartier, « La Verrerie ». Après son service militaire, il devient commis chez un marchand de bretelles, puis vendeur d'instruments orthopédiques. Le soir, il va écouter les vedettes du caf'conc' : Mayol, Kam-Hill, Ouvrard, Libert, Polin, tout en continuant de se produire à La Verrerie. Il décide de se trouver un nom de scène et inverse le sien : Ménard devient Dranem.
Henri Moreau, un auteur dramatique client du kiosque à journaux que tient la mère de Ménard, le recommande au directeur de la Gaîté Montparnasse. L'audition est un échec. Dranem tente sa chance de caf' conc' en caf' conc'. Partout il est refusé.
Le 1er avril 1894, il est engagé à l'Electric-Concert du Champ de Mars comme comique troupier « genre Polin ». Il ne convainc guère et son cachet est réduit deux jours après. Néanmoins, le directeur de La Gaîté Montparnasse retourne l'écouter, trouve qu'il progresse et l'engage dans un autre établissement qu'il dirige : « Le Concert Parisien ».
Le succès
Un jour de 1896, au Carreau du Temple, il s'achète une petite veste étriquée, un pantalon trop large et trop court, jaune rayé de vert, d'énormes godasses sans lacets et un petit chapeau bizarre. Le soir même, il abandonne son costume de comique troupier et revêt cet étrange accoutrement. Les joues et le nez maquillés de rouge, il entre en scène en courant, comme poursuivi. Il s'arrête devant le trou du souffleur et chante les yeux fermés, qu'il n'ouvre que pour simuler la frayeur de débiter pareilles incongruités. C'est un triomphe. Le genre Dranem est né.
En 1900, il se produit à l'Eldorado, le temple du café-concert. Il y restera plus de vingt ans.
Au lendemain de leur création, tout Paris reprend ses « scies » : Le fils d'un gniaf, J'ai deux quetschiers dans mon jardin, Les petits pois, Pétronille, tu sens la menthe, Le trou de mon quai, Les fruits cuits… Il excelle aussi dans le monologue comique.
Dranem enchaîne tournée sur tournée, en province et à l'étranger. Partout c'est le délire.
En 1905 il enregistre douze phonoscènes réalisées par Alice Guy.
Il fut un des membres fondateurs de l'APGA (association phonique des grands artistes) en 1906.
Les intellectuels ne boudent pas ce favori du public populaire : en 1910, l'exigeant metteur en scène Antoine lui fait jouer Le médecin malgré lui, de Molière, à l'Odéon. La critique est dithyrambique.
En 1911, il fonde la maison de retraite de Ris Orangis par la création d'une fondation pour les anciens du spectacle dans le château de Ris ; elle est inaugurée par le président Armand Fallières.
Pendant la Première Guerre mondiale, il chante dans les hôpitaux et fait ses adieux au tour de chant à l'Eldorado le 23 octobre 1919.
Il se tourne d'abord vers le théâtre, puis vers l'opérette. Il partage l'affiche avec Maurice Chevalier dans Là-Haut et brille dans de nombreuses comédies musicales écrites par Albert Willemetz.
Dranem fait aussi beaucoup de radio. Dans une de ses émissions, en chef de cuisine, il aura pour marmitons les duettistes Charles et Johnny.
En 1923, il rencontre sa seconde épouse Suzette O'Nil qui restera à ses côtés jusqu'à sa mort.
Cette même année, il est promu Chevalier de la Légion d'Honneur.
En 1924, il publie un roman, Une riche nature.
Il meurt le 13 octobre 1935, à l'âge de 66 ans, en pleine gloire alors qu'il vient d'être fait officier de la Légion d'honneur. Ultimes volontés : "J'ai toujours fait rigoler mes amis pendant ma vie, je ne veux pas les attrister pendant mes funérailles". Défense donc de lui rendre visite sur son lit de mort et de suivre ses funérailles.
Quelques semaines avant sa mort, il est promu au grade d'officier de la Légion d'honneur.
À sa demande, il est enterré dans le parc de Ris Orangis avec son épouse.