"Eugène Baboulène (1905-1994) Nature Morte Aux Chataîgnes"
Une harmonie de gris et de couleurs pastel que l’artiste affectionnait particulièrement, une figuration légère et cette perspective particulière avec laquelle Baboulène traitait ses natures mortes ou ses scènes d’intérieur, certainement suite aux conseils d’Antoni Clavé qui lui préconisait de se concentrer sur l’essentiel et de négliger les détails superflus.
L’œuvre est proposée dans un élégant cadre doré, moderne, qui mesure 46 cm par 54 cm et 27 cm par 35 cm pour la toile seule.
Elle représente des châtaignes dispersées sur un linge blanc.
En excellent état, l’œuvre est signée en bas à droite.
Après l'
École des beaux-arts de Toulon qu'il fréquente entre 12 et 19 ans et où ses premiers maîtres sont
Edmond Barbaroux et Laurent Mattio, il suit à
Paris les cours de
Pierre Laurent à l'
École nationale supérieure des beaux-arts, tout en s'inscrivant à l'
École nationale supérieure des arts décoratifs. Les peintres qu'il admire alors sont
Pierre Bonnard,
Édouard Vuillard,
Vincent Van Gogh et
Camille Corot. Pour subvenir à ses besoins quotidiens, il travaille comme retoucheur de nuit au journal
L'Intransigeant.
Malgré les rencontres d'
André Derain,
Albert Marquet,
Moïse Kisling et
Othon Friesz « qui tous l'encouragent chaleureusement », il ne s'accoutume pas à la vie parisienne : il revient à Toulon en
1931 et vit de son travail de décorateur qu'il exerce aussi bien dans les maisons closes les plus célèbres de Toulon qu'au théâtre de la ville. Il est nommé professeur de décoration à l'
École des beaux-arts de Toulon en
1936. Il peint également, mais sans succès commercial. En
1946, ses rencontres avec les grands peintres
catalans Antoni Clavé et
Antoni Tàpies vont être déterminantes. Il suit leur conseil de délaisser la décoration pour se consacrer uniquement à la peinture, évoquant lui-même : « quand j'ai commencé à peindre, j'essayais de rendre systématiquement ce que je voyais. Je suis monté à Paris où j'ai rencontré Clavé. Lui, au moins, ne s'embarrassait pas de détails dans sa peinture et j'ai alors compris qu'on pouvait suggérer l'essentiel d'un paysage ou la nudité d'un corps de femme par quelques taches. Seulement voilà, il faut choisir les taches ».
À partir de
1950, il est présent dans toutes les manifestations artistiques importantes. De nombreuses expositions lui sont consacrées, tant en France (Paris, Nice, Rouen, Nantes, Strasbourg, Le Havre, Bordeaux, Lyon) qu'à l'étranger (Malmö, Londres, Oran, Genève, New York, Berlin, Tokyo, Madrid).
Qualifié de peintre « le plus songeur des figuratifs », cet artiste est considéré comme un des meilleurs peintres de l’
École provençale contemporaine. Il affectionne plus particulièrement les marines et les paysages provençaux, les ambiances simples et chaleureuses, qu'il peint avec finesse dans des harmonies de couleurs aux tons pastels.
Expositions Personnelles
Galerie Romanet, Paris, 1958, 1962, 1964.
Galerie Ganzoni, Genève, 1960.
Galerie Gattlen, Lausanne, 1963.
Galerie Vercel, New York, 1964.
Galerie Philippe Ducastel, Avignon, octobre-novembre 1969.
Galerie Tamenaga, Paris, 1976, octobre 1980.
Musée Paul-Valéry, Sète, juillet septembre 1981.
Château de Val, Lanobre, été 1983.
Hôtel de ville de La Seyne-sur-Mer, 1986.
Galerie Dutilleul, Albi, juillet 1991.
Galerie 26, Paris, 1992.
Eugène Baboulène - Rétrospective, palais Carnolès, Menton, 1998.
Eugène Baboulène - Rétrospective 1923-1994, villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer, décembre 2000 - janvier 2001.
Galerie Estades, Lyon, 2008.
Galerie Estades, Toulon, novembre-décembre 2014.
Hommage à Eugène Baboulène, Musée de Saint-Maur-des-Fossés, février-mars 2016.
Galerie Rancilio et domaine de l'Ermitage, Saint-Mandrier, juin-août 2018.
Galerie Estades, Toulon, novembre 2018 - janvier 2019.
Galerie Estades, Lyon, septembre-octobre 2019.
Expositions collectives et Salons
Salon d'automne, Paris, 1942, 1943, 1949, 1950, 1951, 1952, 1953, 1954, 1955, 1957, 1958, 1959, 1960, 1961, 1962, 1963, 1965, 1967, 1969, 1970, 1971, 1972, 1973, 1976, 1978, 1980, 1981, 1982, 1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1989.
Salon des indépendants, Paris, à partie de 1950.
Salon des Tuileries, Paris, de 1952 à 1961.
Biennale de Menton, 1953, 1955, 1957, 1964.
Salon des peintres témoins de leur temps, Paris, de 1954 à 1958.
Galerie Tooth, Londres, 1954, 1955, 1958, 1959.
Salon Comparaisons, Paris, de 1955 à 1964.
La fleur coupée, Galerie Romanet, Paris, 1956.
Galerie Seventy Five, New York, 1956.
Paysages de France, Musée des Beaux-Arts de Rouen, 1958.
Dix ans de jeune peinture méditerranéenne, Palais de la Méditerranée, Nice, mars-avril 1960.
Eugène Baboulène, Robert Humblot, Jacques Truphémus, Jacques Yankel, Musée d'Art et d'Archéologie de Valence, 1961.
Première exposition internationale des arts de Téhéran, Centre des expositions internationales, Téhéran, décembre 1974 - janvier 1975.
De Bonnard à Baselitz, dix ans d'enrichissements du Cabinet des estampes, 1978-1988, Bibliothèque nationale de France, Paris, 1992.
Monsieur Surleau et le Cyclope, Musée du Château des ducs de Wurtemberg, Montbéliard, avril-septembre 2013.
Salon d'art de l'Académie du Var, maison communale Gérard-Philipe, Toulon, mars 2018.
De la table au tableau, Musée Regards de Provence, Marseille, 2019.
Prix et distinctions
Prix Ève, 1950.
Prix Othon-Friesz, 1952.
Prix Esso, 1955.
Grand Prix de la IVe Biennale de Menton (ex-æquo avec Robert Savary), 1957.
Élu membre de l'Académie du Var en 1980.
Hommages
Charles de Richter a dédié à Eugène Baboulène le conte « La mare au miroir » dans son livre Les nouveaux contes de Magali, Éditions Ophrys, 1957.
Une place et une maison de Toulon, une voie des communes de La Londe-les-Maures et du Revest-les-Eaux, une salle du château de Solliès-Pont portent le nom d'Eugène-Baboulène.