Beaune 1821 - Paris 1911
Paysage au clair de lune, Vue de la baie de Nice depuis Saint Hélène
Huile sur panneau
Signée, datée et dédicacée à la plume en bas à droite "Hommage à Madame Madinier Ziem 3 mai 95"
24 x 27,5 cm panneau
36 x 40 cm cadre
Fils d'une Bourguignonne et d'un émigré polonais, Félix ZIEM a grandi en Bourgogne où il a étudié l'architecture à Dijon. En 1839, un différend avec la direction de l'École des Beaux-Arts de Dijon, lui fait quitter la région pour rejoindre son frère installé à Marseille. Il commence alors une carrière d'architecte avec la construction de l'aqueduc de Roquefavour qui doit amener l'eau à Marseille.
Suite à sa rencontre fortuite avec le duc d'Orléans et l'intérêt de ce dernier pour son travail de dessinateur, il change de vocation et ouvre une école de dessin sur le Vieux-Port. Sa réputation est vite faite et les élèves nombreux. En 1840, il découvre Martigues où il revient pour installer un atelier en 1860. En 1841, il quitte Marseille pour se rendre en Italie. Il s'arrête quelque temps à Nice où séjournent de riches Anglais ou Russes qui constituent une partie de sa clientèle. En 1842, il découvre pour la première fois l'Italie, et surtout Venise qui devient la principale source d'inspiration de sa peinture. De 1842 à 1847 il parcourt toute l'Italie et le Midi de la France. En 1849, il s'installe à Paris et partage son temps entre la capitale et la forêt de Fontainebleau où il devient l'ami de Théodore Rousseau et Jean-François Millet. Il peint alors des scènes de vie quotidienne, des portraits, et des paysages champêtres, qui le rattachent temporairement à l’école de Barbizon.
Il expose pour la première fois au salon de Paris de 1849, et en devient un relatif habitué. En 1859, il déménage pour le quartier de Montmartre, avant la folle ébullition de l’école de Paris, et s'installe rue de l'Empereur (devenue rue Lepic) mais garde toujours un pied à terre à Barbizon. Solitaire, il ne côtoie guère les autres artistes de sa génération, ne forme aucun élève et ne prodigue guère de leçons. De 1850 à 1880, il parcourt l'Europe de l'Angleterre aux Pays-Bas en passant par l'Orient (Constantinople, l'Algérie), mais surtout Venise où il séjourne au moins deux fois par an.
En 1860, il se fait construire un atelier à Martigues où les canaux du petit port de pêche, débouchant sur l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône), lui inspirent de nombreux tableaux visibles, en partie, dans le musée que la ville lui consacre depuis 1908 (c’est en partie grâce à lui que Martigues est surnommée « La Venise provençale »). En 1880, il installe un autre atelier à Nice dans le quartier Saint-Hélène, où il passe dès lors la majorité de son temps notamment les hivers, quand il n'est pas à Paris.
En novembre 1911 à son décès, il est un peintre admiré et reconnu, seul artiste étant entré au Louvre de son vivant par le legs Chauchard.
Notre tableau représente une vue surplombante de la baie de Nice depuis les environs de Saint-Hélène où le peintre s'etait installé dès 1880. Grâce à une technique très subtil faite de fines touches de glacis et l'utilisation d'un dégradé bleu-gris, le peintre parvient a réstituer la topographie du paysage et son atmosphère froide et nocturne dans une grande économie de moyen. On peut d'ailleurs apercevoir au second plan, au fond de la baie, quelques lueurs de la Ville de Nice.
Bibliographie :
- Musée Felix Ziem, Martigues, Oeuvres Graphiqes : Catalogue des Collections, (Nice et environs n°218 à 231 pages 283-284), exposition du juin au 4 décembre 1994.