Provence, vers 1750
Bois sculpté et doré
Dimensions : 131 x 86 cm
Miroir au mercure dans un cadre de forme rectangulaire en bois sculpté, ajouré et doré. Le large fronton, à décor ajouré, présente un bouquet de roses dans un cartouche ; les montants et la traverse inférieure sont ornés de branchages de feuilles de chênes et de glands ; le cadre repose sur une base qui s’élargit en larges volutes ; les épaulements sont richement décorés de feuilles d’acanthes.
Beau miroir aux lignes à la fois souples et puissantes, caractéristique de la production provençale, marquée par la double influence à la fois parisienne et italienne. La sculpture en fort relief rappelle les modèles fabriqués à la même époque dans le Piémont et en Vénétie. Mais le répertoire de feuilles d’acanthe, de volutes, de pampres, de raisins, de feuilles de vigne leur est propre. Le jeu des courbes et des moulures est remarquablement mis en valeur par l’utilisation de réserves de glaces. L’emploi d’un bois tendre comme le tilleul permettait aux sculpteurs d’obtenir des effets de sculpture d’une grande souplesse.
De manière générale, le goût pour le faste des Provençaux explique l’engouement pour la technique du bois sculpté et doré, dans laquelle s’illustrèrent de nombreux sculpteurs et doreurs, parmi lesquels figure au premier plan Bernard Tureau (ou Toro). Produits coûteux, et de ce fait réservés à une élite, les miroirs étaient vendus sur les grandes foires de la ville de Beaucaire, située en bordure du Rhône qui constitue alors la principale voie de communication entre la mer et l’intérieur des terres.