Comme l'indique le revers plat laissé nu de la sculpture, notre œuvre devait autrefois prendre place au sein d'une des nombreuses niches d'un monumental retable en bois sculpté polychromé et doré, similaire à ceux ayant fait la gloire des ymagiers du Siècle d'Or espagnol. En effet, notre oeuvre peut être rapprochée de certains éléments sculptés de retables réalisés dans le premier quart du XVIe siècle, et notamment de certains ensembles réalisés par Felipe Bigarny. Contemporain et collaborateur d'Alonso Berruguete ou encore de Gil de Siloé, Bigarny s'applique à faire coexister au sein de ses oeuvres des influences bourguigno-flamandes et italiennes. Son panneau représentant saint Mathieu et l'Ange aujourd'hui conservé au musée de Valladolid présente, outre des personnages aux proportions similaires et aux draperies proches, une polychromie singulière superposable à celle de notre saint Jacques. Celle-ci se caractérise par de grands galons ornementaux appliqués sur la dorure, qui scandent horizontalement les vêtements des protagonistes. Ces motifs signent l'appartenance commune de ces deux œuvres à une même tradition artistique locale.