Hauteur : 45 cm.
Bon état.
Les deux modes de création d’Henri Presset sont la sculpture et la gravure. Deux chemins tantôt parallèles, tantôt croisés, tantôt divergents. Deux modes qui se ressemblent en ce qu’ils nécessitent une intervention dans la matière plutôt que sur une surface. Henri Presset a toujours eu besoin d’entrer dans le concret pour entrer en matière. Ce concret, c’est tout d’abord le métier, la connaissance pratique des techniques et des matériaux; la matière, le contenu spirituel de l’œuvre, ce qui ouvre les yeux de l’homme sur ce qu’il est, mais aussi sur ce qu’il pourrait être. Le concret, c’est la recherche, non pas de formes, mais de rapports, de proportions; la matière, c’est la lumière, côté blanc et côté noir, qui relie et qui sépare pour mieux révéler le rapport de l’homme avec lui-même et avec les autres. Au cœur de ses œuvres, il y a toujours l’homme qui contemple le monde et qui s’interroge.
L’art entre par miracle dans la vie d’apprenti boulanger-pâtissier d’Henri Presset alors que le monde est encore en guerre, et déjà en ruine. L’architecture tient dès lors une place importante dans son art, au sens propre comme au sens figuré. Tout comme les projets collaboratifs: réalisations d’architecture-sculpture avec Christian Hunziger, expériences théâtrales des années 1973-1976, sculptures polychromes avec Claude Albana-Presset et nombreux projets graphiques avec l’éditeur-imprimeur Reymond Meyer.
Si Henri Presset a toujours gardé de sa formation classique à l’Ecole des Beaux-Arts de Genève un grand respect pour les aspects artisanaux du métier, il se libère tôt des canons d’une institution qui peine encore, en 1951, à sortir du XIXe siècle. Son projet artistique ne s’inscrit cependant pas dans la modernité par une volonté de rupture, mais par celle d’un renouvellement du lien qui nous rattache aux origines mêmes du geste artistique. Ce projet est nourri d’influences les plus variées: voyages aux sources et rencontres, mais aussi d’une vaste culture dans tous les domaines artistiques acquise avec la curiosité insatiable d’un autodidacte.