- Patine légèrement frottée par endroits et petite éraflure au dos, sinon en excellent état pour l'âge.
- La mélancolie du héros rayonnant -
Dans une attitude élégamment sereine, David s'appuie sur l'immense épée avec laquelle il a tué le géant Goliath après l'avoir fait tomber avec son lance-pierre. L'épée repose sur la tête gigantesque qui, avec sa longue crinière et sa barbe, dégage une force considérable, même dans la mort. Mais David semble également extrêmement athlétique. La légère rotation du torse met en valeur son corps bien proportionné sous plusieurs angles. Il présente une beauté tout à fait idéale, faisant ainsi référence au David de Donatello. Sa sculpture en bronze, réalisée vers 1445, vise, tout comme le David de Michel-Ange (1504), à illustrer une corporéité idéale. Le David de Donatello semble toutefois plus jeune et présente une certaine lascivité qui fait défaut chez Plé. L'artiste français souligne l'élégance du corps par l'épée qui semble trop longue. Reposant sur la tête de Goliath, elle traverse la silhouette de David presque jusqu'aux épaules et devient ainsi une analogie filigrane et élégante du corps de David. L'épée très longue et donc difficile à manier exprime la force de volonté de David, qui lui a permis de vaincre Goliath. Cette détermination se lit encore dans ses sourcils légèrement froncés.
Bien que David se tienne debout, la tête haute, dans une attitude apparemment sereine, on peut lire en lui une tension intérieure qui fait défaut au David de Donatello. Après avoir accompli son exploit, il ne soutient pas sa tête de manière détendue avec sa main, mais la touche d'un seul doigt, tandis que son regard concentré vers l'intérieur reflète ce qui s'est passé. Ce trait pensif, presque mélancolique, est encore plus marqué dans la grande version de David de Plé que dans la version plus petite. Mais la physionomie n'est pas la seule à être plus caractéristique ; le corps est également modelé de manière plus expressive.
Sur l'artiste
Henri Honoré Plé était le fils d'un peintre sur porcelaine. Tourné vers la sculpture, il devint l'élève de Mathurin Moreau et exposa en tant qu'artiste indépendant au Salon de Paris à partir de 1877. En 1879, il obtint une mention honorable. Lors de l'Exposition universelle de Paris en 1900, il reçut une médaille de bronze. Son œuvre plus grande que nature, « Le premier pas », est exposée au musée des Beaux-Arts de Lille. Plé était membre de la Société des artistes français.