- Quelques éraflures et frottements par endroits, dans l'ensemble en bon état pour l'âge.
- Suivant la piste -
Le chien de chasse a pris l'odeur. Il est très concentré et son corps est rempli d'une tension intérieure qui s'exprime notamment par la queue relevée. Mais la tête légèrement baissée, les plis du cou, la musculature tendue et, surtout, l'expression volontaire montrent que le chien a été pris par l'instinct de chasse. Son nez retroussé donne tout de suite l'impression d'entendre le reniflement, alors que le mouvement furtif semble en revanche ne pas faire de bruit.
Jules Moigniez fait poser chaque patte du chien sur une pierre distincte de la plinthe du terrain. Il obtient ainsi un piédestal qui met en valeur le mouvement de chasse et le corps façonné de manière naturaliste. Ce n'est toutefois pas l'apparence extérieure qui correspond à la réalité, mais l'instinct de chasse magistralement représenté qui donne l'impression que le chien est si vivant.
Le chien a déjà posé sa patte avant sur la pierre sous laquelle se cache le lièvre à débusquer. L'instant d'après, la piste y conduira l'animal de chasse et le drame de la nature suivra son cours. Ainsi, Jules Moigniez n'illustre pas seulement un chien à l'affût, mais décrit une histoire de chasse entière, concentrée sur le moment de tension maximale, juste avant la découverte et la capture de la proie.
Sur l'artiste
Fils d'un doreur, Jules Moigniez avait déjà, à la naissance, le travail fin et précis qui caractérise ses œuvres. Il a étudié la sculpture à Paris avec Paul Comoléra, dont les représentations d'oiseaux ont marqué son œuvre. Il a également été l'élève de François Rude, qui a réalisé le relief « La Marseillaise » sur l'Arc de Triomphe à Paris.
Son travail d'artiste indépendant a été encouragé par son père, qui a acquis une fonderie afin que les œuvres de son fils puissent être reproduites de manière indépendante. La sculpture en plâtre présentée à l'Exposition universelle de Paris en 1955, Chien de poule devant un faisan, a apporté à Moigniez sa première reconnaissance artistique. Coulée en bronze, l'œuvre fut acquise par le gouvernement français en 1859 et exposée au château de Compiègne. En 1862, Moigniez fut honoré d'une médaille à l'exposition universelle de Londres et devint internationalement connu. Entre 1855 et 1892, il exposa au total trente œuvres au Salon de Paris.