Daphnis et Chloé
Signé en bas à gauche
Fusain et rehauts de gouache blanche sur papier
Diamètre 28 cm
Encadré : 43,5 x 44,5 cm
Daphnis et Chloé est un roman pastoral grec écrit sous l'Empire romain, la seule œuvre connue de l'auteur de romans d'amour hellénistiques du IIᵉ siècle, Longus.
Daphnis et Chloé raconte l'histoire d'un garçon, Daphnis, et d'une fille, Chloé, tous deux abandonnés à la naissance et porteurs de quelques signes d'identification. Un chevrier nommé Lamon découvre Daphnis, et un berger nommé Dryas trouve Chloé. Chacun décide d'élever l'enfant qu'il a trouvé comme le sien. Daphnis et Chloé grandissent ensemble, gardant les troupeaux pour leurs parents adoptifs. Ils tombent amoureux, mais, naïfs, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. Philetas, un vieux vacher sage, leur explique ce qu'est l'amour et leur dit que le seul remède est de s'embrasser. C'est ce qu'ils font. Finalement, Lycaenion, une femme de la ville, apprend à Daphnis à faire l'amour. Cependant, Daphnis décide de ne pas tester ses nouvelles compétences sur Chloé, car Lycaenion lui dit que Chloé « criera, pleurera et gisera en saignant abondamment [comme si elle avait été assassinée] ». Tout au long du livre, Chloé est courtisée par des prétendants, dont deux (Dorcon et Lampis) tentent avec plus ou moins de succès de l'enlever. Elle est également enlevée par des pillards d'une ville voisine et sauvée par l'intervention du dieu Pan. Pendant ce temps, Daphnis tombe dans une fosse, se fait battre, est enlevé par des pirates et manque de peu d'être violé par un ivrogne. Finalement, après avoir été reconnus par leurs parents biologiques, Daphnis et Chloé se marient et vivent une vie bucolique à la campagne.
L'histoire de Daphnis et Chloé a inspiré de nombreuses œuvres d'art, dont un tableau de Boucher et un poème symphonique de Maurice Ravel.
Antoine Calbet donne ici une interprétation particulièrement touchante de l'amour innocent des deux protagonistes.
Antoine Calbet (1860-1942) est un peintre et illustrateur français réputé pour ses représentations gracieuses et sensuelles de la figure féminine. Né à Auzits, dans l'Aveyron, il se forme à l'École des Beaux-Arts de Montpellier dans l'atelier d'Édouard-Antoine Marsal (1845-1929). Il étudie ensuite à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans le prestigieux atelier d'Alexandre Cabanel (1823-1889).
Antoine Calbet arrive sur la scène artistique parisienne à un moment où la Troisième République cherche à asseoir sa légitimité par des réalisations artistiques prestigieuses. Remarqué par le président Fallières, dont il devient l'ami, il jongle entre les commandes officielles et les demandes privées.
L'artiste expose régulièrement au Salon officiel et sa première toile est acceptée alors qu'il n'a que vingt ans. Il obtient des médailles en 1891, 1892 et 1893. Il obtient également une médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1900 pour un panneau destiné au pavillon des colonies.
Son succès au Salon lui vaut de nombreuses commandes officielles pour des décorations de grande envergure : le plafond du théâtre Decourneau à Agen, des décorations murales pour les mairies de Pamiers et d'Agen. À Paris, ses évocations de Nice, Évian, Nîmes et Grenoble peuvent être admirées au restaurant Le Train Bleu de la gare de Lyon.
La peinture de Calbet capture l'atmosphère positive qui a marqué le succès de la Troisième République, et qui a perduré malgré les horreurs de la Grande Guerre. Ses sujets sont légers et euphoriques, ses femmes d'une beauté exquise, ses portraits officiels imposants. Il excelle dans les scènes galantes, l'évocation d'un passé idyllique à la Watteau, ou l'exaltation d'une nature grandiose.
L'artiste meurt à Paris le 21 août 1942.
Les œuvres d'Antoine Calbet sont présentes dans les collections publiques françaises, notamment au musée d'Orsay et au musée du Petit Palais, ainsi qu'au musée des Beaux-Arts d'Agen et au musée des Augustins de Toulouse, sans oublier les mairies et les théâtres. Aux Etats-Unis, elle figure dans les collections du Dallas Museum of Art.