Les montures dites "à garde de bataille", dont l'origine remonte au dernier quart du 18ème siècle, eurent une très grande vogue chez les officiers de cavalerie, mais également dans la Gendarmerie. Elles furent portées pendant l'Empire, la Restauration, souis Louis-Philippe et disparurent progressivement pendant la seconde moitié du 19ème siècle.
Ici, toute la monture est la conséquence d'une tradition assumée, puisque le fourreau même, au lieu de faire le choix de l'acier comme sur d'autres modèles à garde de bataille du second Empire, est en bois recouvert de cuir, avec toutefois des parties métalliques faites en acier et laiton, au lieu des modèles fabriqués en laiton lors des époques précédentes. Ceci donne à ce beau sabre un aspect archaïque mêlé de modernité.
LAME : C'est la lame d'officier de cavalerie modèle 1882, identique au modèle réglementaire fait à Chatellerault. Elle est à dos plat, et comporte sur chaque face une large gorge à fond plat Les derniers 15 cm près de la pointe présentent un contre-tranchant.
Sur le dos, près de la garde, on retrouve l'inscription "Coulaux & Cie Klingenthal, France " Ce marquage nous situe vers 1880. Il correspond à des fabrications privées de l'entreprise Coulaux. En effet, l'Alsace étant occupée, la société Coulaux devait produire des sabres pour l'armée allemande, et non plus pour l'armée française, mais les productions destinées à être vendues étaient autorisées. Le terme de "France", rajouté après "Klingenthal" étant d'après certains historiens alsaciens une petite pique contre l'occupant. Traces d'oxydation sur toute la lame.
Longueur de la lame = 87.2 cm, largeur près de la garde = 2.7 cm, épaisseur près de la garde 8.8 mm La cravate rouge épaisse d'origine est présente et en bon état.
GARDE : C'est la traditionnelle garde de bataille à palmette et 4 branches secondaires relièes à la branche principale qui vient rejoindre la calotte. Petit quillon apalti incurvé vers la lame. Elle est faite en laiton très pâle, caractéristique de l'époque
CALOTTE : elle est à facettes et à courte queue, dans la plus pure tradition de ce type de monture. Elle est surmontée d'une section losangique aplatie sur laquelle la soie de la lame est rivetée. Au niveau de la face supérieure de la calotte, on peut lire le monogramme des lettres "A D" entremélées, qui sont évidemment les initiales de l'officier
.FUSEE : elle est en corne brune comme sur les sabres réglementaires d'officier supérieur de l'époque, avec filigrane doré,
FOURREAU : il est en bois, recouvert de basane collée avec une couture simulée (les trous de l'aiguille à coudre sont présents, mais il n'y a pas de fil)
La chape, la pièce intermédiaire et la bouterolle sont en acier avec des bracelets et un dard en laiton.
En résumé cette arme est une pièce unique qui s'inspire des modèles de 1780 et de l'Empire, réalisée à la demande d'un officier de dragons vers 1880 par l'entreprise Coulaux, dans l'Alsace occupée. C'est un témoignage historique.
Frais de port France 30€, Europe 40€
Ref DX3Y- 2460