Époque
1870 pour la statue monumentale du château de Pierrefonds
École
École française de Sculpture
Dimensions sans le socle
Longueur : env. 40 cm
Hauteur : env. 79 cm
Largeur : env. 42.5 cm
Dimensions avec le socle
Longueur : env. 42 cm
Hauteur : env. 86 cm
Largeur : env. 22 cm
Signature
Sur le côté gauche de la terrasse : E. FREMIET
Numéroté au pied de la lance
Patine : Vieil or
Emmanuel Fremiet a voulu restituer la figure du frère du roi Charles VI le Fol (1380-1422), le mari d’Ysabeau de Bavière, Louis d’Orléans (1372-1407) avec élégance, noblesse et humanité. Pour cette sculpture, Emmanuel Fremiet a fait œuvre d’autant d’érudition historique que de savoir-faire technique. Un artiste complet en somme. Flegmatique, majestueux autant que hiératique, le jeune duc a un maintien vraiment royal. Il est prêt pour le tournoi, un tournoi qu’il compte gagner. En main, le prince tient une lance, qui monte vers le ciel avec une audace homérique.
Dans la réalité, cette javeline, en frêne tout à la fois robuste et léger, était d’un maniement absolument malcommode. C’est pourquoi au matin de la bataille de Poitiers-Maupertuis (1356), Jean II le Bon fit couper à la moitié les lances si longues de ses soldats pour les mettre à égalité avec celles des adversaires Anglais, qui étaient courtes et drues. Mais les princes, chevaliers d’excellence, tenaient à conserver à leur lance toute sa longueur, pour l’élégance des tournois. Emmanuel Fremiet a donc restitué cette lance dans toute sa longueur, racontant à travers elle des tournois hardis, de la bravoure à revendre et sans doute beaucoup d’inconscience, mais avec quel panache !
Prince de sang, Louis d’Orléans est charmant, gracieux, un rien aguicheur. Sa jeunesse le sert. Ce bourreau des cœurs dépense sans compter autant ses charmes que les écus royaux. Héritier du duché de Milan par sa femme, la tendre et ravissante Valentine Visconti, il a tout pour lui. Mais voilà qu’au soir du 23 novembre 1407, alors qu’il sort de l’hôtel Barbette où réside sa belle-sœur la reine Isabeau de Bavière, rue Vieille-du-Temple, il est attaqué par une quinzaine de malfrats masqués à la solde du duc de Bourgogne Jean sans Peur. Il est laissé pour mort sur le pavé. Valentine Visconti est inconsolable. Du fond de son chagrin, plus rien ne trouve grâce à ses yeux. Elle pleure et pleure encore, se laissant doucement mourir. « Rien ne m’est plus, plus ne m’est rien ».
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